L'usine de BASF débloquée à Huningue
Le conflit social de l'usine BASF de Huningue (Haut-Rhin) a connu ces dernières semaines une montée en puissance qui a culminé mardi 1er juillet avec l'évacuation par les forces de l'ordre des grévistes qui bloquaient le site depuis une semaine. La cinquantaine de salariés répondait à l'appel de la CGT. Le principal syndicat de l'usine poursuit ses actions contre le plan social qui doit supprimer 140 emplois sur 202 d'ici à la fin de l'année pour ne conserver qu'une activité réduite de pigments pour peintures industrielles (1 000 t/an) et stopper la production d'additifs. La CGT refuse ce plan qu'elle a décidé de ne pas signer, entraînant sa mise en oeuvre unilatérale tel que le prévoit la nouvelle loi de flexisécurité de 2013. Elle en a contesté la préparation dans ses formes et demande l'amélioration de son contenu, dont un doublement du congé de reclassement à 24 mois (36 mois pour les salariés les plus âgés). Le « document unilatéral » a cependant obtenu sa nécessaire validation par les pouvoirs publics (Directte Alsace), confirmée en référé en mai par le tribunal administratif de Strasbourg (Bas-Rhin), qui devrait prononcer un même jugement sur le fond ce mardi. Le même jour, le tribunal de grande instance de Mulhouse (Haut-Rhin) se prononcera sur une autre procédure en référé, engagée par le CHSCT et la CGT pour faire annuler le projet de réorganisation de la production. « Nos experts ont jugé cette organisation dangereuse pour la santé et la sécurité des salariés, compte tenu des effectifs réduits qui resteront », avance Jules Schneider, délégué CGT. BASF France maintient de son côté sa ligne : nécessité de la restructuration pour la « compétitivité pérenne » du site au sein de la division Dispersions et pigments, investissement de 18 M€ jusqu'en 2020 afin d'atteindre cet objectif de compétitivité.