L’usinage à l’honneur chez Renault Cléon

Renault Cléon (Seine-Maritime) a ouvert ses portes au public à l’occasion des journées du Patrimoine. L’occasion pour les familles de salariés et férus de mécanique de découvrir les nouvelles lignes d’usinage moteur et pignonnerie.

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L’usinage à l’honneur chez Renault Cléon
Journée du patrimoine à l'usine Renault Cléon en septembre 2017

Une première ! L’usine de Renault Cléon (Seine-Maritime) qui fabrique des moteurs et des boîtes de vitesse a ouvert ses portes au public samedi 16 septembre dans le cadre des Journées du patrimoine. Près de 1 000 visiteurs - dont 800 avaient réservé leur place au préalable - ont saisi cette occasion pour entrer dans le saint des saints d’une usine qui se présente comme un "moteur d’innovation depuis 59 ans".

La première usine mécanique du groupe – 5 300 salariés, dont 1 700 intérimaires - est l’un des quelques sites choisis par Renault pour tester ses innovations industrielles. Le moteur électrique fabriqué à Cléon depuis 2015, la fin de l’huile de coupe, la connectivité 4.0 sont autant de motifs de fierté pour cette usine créée en 1958. Autre innovation stratégique : la mise en place de lignes flexibles (essence diesel/aluminium et fonte), qui lui permettront de basculer du diesel (80 % de la production actuelle) à l’essence si nécessaire. "Mais rassurez-vous, le moteur diesel, ce n’est pas terminé !" s’est exclamé un cadre dans le bus qui conduisait aux ateliers d’usinage.

En proposant ce "voyage au sein de ses ateliers", l’usine a cherché à montrer son savoir-faire développé dans la mécanique tout en soulignant l’évolution des technologies. Une heure avant le démarrage de cette Journée du patrimoine étaient d’ailleurs inaugurées plusieurs nouvelles lignes d’usinage : trois nouvelles lignes pour les culasses, carter-cylindres et vilebrequins et une ligne dédiée à la pignonnerie pour les boîtes de vitesse.

"Le passé, le présent et le futur sont réunis ici"

Un collégien et sa famille ont réussi à s’infiltrer dans la délégation officielle composée d’élus, de représentants d’écoles d’ingénieurs, d’anciens cadres de Renault et de syndicalistes (CFE CGC, CFDT, UNSA). Le collégien n’a d’ailleurs pas perdu sa journée car il a su retenir l’attention du directeur, Paul Carvalho, qui s’est engagé à l’accueillir pour son stage "découverte" de troisième.

"Les nouvelles lignes côtoient les anciennes lignes, a expliqué Hervé Vigier, chef d’exploitation usinage, devant une tête d’usinage de 1981. Elle a quand même produit 15 millions de carters-cylindres !" Paul Carvalho se prête à la photo devant la tête d’usinage en question. Il a lui-même connu l’usine de Cléon à cette époque puisqu’il y a fait ses premières armes avec un CAP de dessinateur industriel !

Innovation à Cléon

Paul Carvalho a voulu montré que l’innovation à Cléon, c’est un continuum : "Nous avons des machines qui ont quarante ans à côté de celles que nous inaugurons aujourd’hui. Le passé, le présent et le futur sont réunis ici." Pour préparer l’usine de Cléon au futur, 700 millions d’euros auront été investis par Renault entre 2012 et 2018. Cela comprend les lignes d’usinage inaugurées samedi, mais aussi des lignes d’assemblage pour monter en capacité, des équipements de fonderie et bien sûr la fabrication depuis 2015 du moteur électrique.

Les visiteurs qui espéraient voir la fabrication de ce moteur "made in Cléon" seront restés sur leur faim car le parcours fléché était exclusivement centré sur la thématique des technologies d’usinage moteur. Ils ont dû se contenter d’une vidéo explicative sur le process. Mais la direction de la communication le promet : "La fabrication du moteur électrique sera visible pour les portes ouvertes que nous organiserons à l’occasion des 60 ans de l’usine l’année prochaine !"

Claire Garnier

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