L’Union européenne et l’Allemagne finissent par s’accorder sur l’avenir des voitures à moteur thermique
La Commission européenne et l'Allemagne ont trouvé un accord sur la vente des voitures thermiques après 2035 dans la soirée du vendredi 24 mars. L’on pourra continuer de les acquérir passée cette date à condition qu'elles soient alimentées par des carburants de synthèse neutres en carbone.
Fin du suspens. La Commission européenne et l'Allemagne sont parvenues à un accord sur l'avenir des voitures à moteur thermique, ont annoncé samedi 25 mars les dirigeants européens et allemands. L'Allemagne, pays au sein duquel le secteur automobile a un poids économique important, a bloqué début mars, contre toute attente, un accord au niveau européen sur l'interdiction à partir de 2035 de la vente de voitures neuves à moteur thermique, une mesure destinée à limiter les émissions de CO2 dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.
Carburants de synthèse
Berlin souhaitait obtenir la garantie que des modèles avec moteur à combustion pourraient encore être commercialisés au-delà de cette date s'ils fonctionnaient à l'aide de carburants de synthèse. «Nous sommes parvenus à un accord avec l'Allemagne sur l'utilisation future de carburants de synthèse dans les voitures», a annoncé Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne chargé des questions climatiques, sur Twitter.
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L’Union européenne a donc plié face à la pression allemande. Dans un document consulté par Reuters mi-mars, l'UE proposait que les voitures thermiques alimentées avec de tels carburants soient autorisées à la vente dans l’Union après 2035 à condition qu’ils soient neutres en carbone et que le véhicule ne puisse rouler si d’autres combustibles étaient utilisés. Le ministre allemand des Transports, Volker Wissing, confirmait cela sur Twitter, à la suite de l'accord conclu dans la soirée du vendredi 24 mars: «Les véhicules avec des moteurs à combustion interne pourront encore bénéficier d'une première immatriculation après 2035 si on met dans leurs réservoirs exclusivement des carburants neutres en carbone», avant d’ajouter «la voie est dégagée».
Pour ses détracteurs, les e-carburants seraient trop gourmands en énergie (un article publié dans Nature en 2021 affirme que leur utilisation dans des véhicules thermiques nécessiterait cinq fois plus d'électricité renouvelable qu'un véhicule à batterie) et très coûteux. De plus, la technologie n'est pas mature en Europe. Preuve en est que l’Association des constructeurs européens d’automobiles ne décompte pas les véhicules roulant aux e-fuels. Pour ses partisans, dont plusieurs constructeurs et équipementiers automobiles allemands, les carburants de synthèse permettraient de réduire les émissions de CO2 du secteur sans avoir à passer par l'électrification.
Avec Reuters (Rédigé par Tom Sims et Kate Abnett, version française Bertrand Boucey)
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