L'UFC-Que choisir attaque Intel
Dans le cas d'Intel si la Commission européenne tranche, cela peut représenter une amende d'environ 3,7 milliards de dollars. » L'objectif de l'UFC-Que Choisir est de chiffrer le manque lié à une absence de concurrence pour le consommateur. Une évaluation déduite de celle effectuée par les tribunaux américains dans le cas d'un jugement en faveur de la partie civile. « L'impact sur le consommateur est identique aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Si les faits sont avérés, les pratiques d'Intel nuisent non seulement à AMD, mais aussi à l'ensemble des acheteurs d'ordinateurs », explique Marie-Claude Amphoux.
Le dossier d'abus de position dominante monté par les services de la Commissaire à la concurrence, Nelly Croes, s'appuie sur trois points en phase avec la class action américaine : une réduction des prix consentie auprès de ses fournisseurs (Dell, HP, Compaq...) en échange d'une exclusivité ; avoir payé les fabricants afin qu'ils retardent ou annulent le lancement de matériels pourvus des processeurs AMD et enfin, d'avoir procédé à la vente à perte (dumping) pour remporter des appels d'offres.
Bruxelles a fait part en juillet 2007 de sa lettre de griefs contre Intel et a auditionné les 10 et 12 mars les représentants de la firme dans le cadre du stade oral de la procédure.
Au final, pour l'organisation de défense des consommateurs, Intel aurait profité de sa position pour « imposer des prix supérieurs à ceux qui résulteraient d'une concurrence saine et loyale ». Selon l'UFC, les pratiques d'Intel sont dénoncées un peu partout dans le monde et les procédures à l'encontre du fabricant se multiplient : Japon, Corée, Etat de New-York. Autant d'affaires qui commenceraient à susciter une légère fébrilité des actionnaires d'Intel.
F.F.