L'UE ne s'entend toujours pas sur le plafonnement du prix du pétrole russe
Les 27 pays membres de l'Union européenne n'ont pas réussi à s'entendre lundi 28 novembre sur le prix auquel le pétrole brut russe transporté par voie maritime devrait être plafonné. La Pologne continue de demander un prix bien moins élevé que la fourchette proposée par le G7, ont indiqué des diplomates européens.
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Mis à jour
29 novembre 2022
Malgré les sanctions massives, l'économie russe semble à peine fléchir. Une résistance qui s'explique en partie par l'argent que le pays engrange grâce à ses exportations d'énergie fossile, dans un contexte où les prix ont explosé. Entre le début de la guerre en Ukraine et le mois de septembre, la vente du pétrole et du gaz a ainsi rapporté 158 milliards d’euros à Moscou, selon le think-tank Centre pour la recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA). Pour les deux tiers, ses recettes proviennent de ses livraisons de pétrole brut et de produits raffinés.
Afin d'assécher cette source de revenus sans pour autant mettre en place un embargo total sur le pétrole russe, qui aggraverait les tensions sur un marché déjà lourdement affecté, le G7 a proposé à la place de l'interdiction un plafonnement du prix auquel la Russie pourrait vendre son brut, entre 65 et 70 dollars par baril. Une initiative à laquelle souhaitent participer l'Australie et les pays membres de l'Union européenne.
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Un plafond deux fois moins élevé
Mais la Pologne et d'autres pays, notamment les républiques baltes, jugent ce plafond trop élevé alors que le brut russe se vend actuellement au prix moyen de 63,5 dollars le baril, dont 20 dollars de coûts de production. Pour limiter les bénéfices du Kremlin et ainsi entraver le financement de la guerre en Ukraine, la Pologne plaide pour un plafond de 30 dollars, sur lequel elle a « refusé tout compromis » lundi 28 novembre, lors d'une réunion entre les Vingt-Sept. De son côté, le président russe Vladmir Poutine a déjà menacé de ne plus « rien livrer du tout », « ni charbon, ni pétrole, ni gaz » ni diesel aux pays qui se plieraient au plafonnement.
Selon plusieurs diplomates européens, les membres de l'Union européenne n'ont pas convenu de date pour une nouvelle réunion de concertation, alors que le plafonnement du prix du pétrole russe doit entrer en vigueur le 5 décembre. A défaut d'accord sur la proposition du G7, les membres de l'UE appliqueront à cette date une mesure bien plus sévère, sur laquelle ils se sont entendus au mois de mai : l'interdiction totale de l'importation de brut russe à partir du 5 décembre, et des produits raffinés russes à partir du 5 février. La Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, qui n'ont pas d'accès à la mer, ont été exemptés de cette mesure pour le pétrole importé par oléoduc.
Avec Reuters (Jan Strupczewski, version française Tangi Salaün)
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