L'Onera lance sa plateforme PyCoFiRe pour évaluer le comportement au feu des matériaux composites des moteurs d'avion
Evaluer le comportement au feu des matériaux composites qui rentrent de plus en plus dans les moteurs d’avion, voilà la mission de la plateforme de l’Onera baptisée PyCoFiRe, dont la première pierre a été posée le 8 décembre.
Les matériaux composites prennent de plus en plus d’importance dans les avions, moteurs compris. Mieux évaluer leur comportement au feu s’impose. C’est la mission de PyCoFiRe, une installation d'essais dédiée à la sécurité aérienne incendie dont la première pierre a été posée le 8 décembre par l'Onera (Office national d'études et de recherches aérospatiales) sur son site du Fauga-Mauza, près de Toulouse (Haute-Garonne).
PyCoFiRe doit permettre la validation technologique de configurations représentatives des problématiques industrielles. Sa mise en service est attendue pour début 2023. L'investissement, évalué à 13,9 millions d'euros, est co-financé par le Fonds Européen de développement Régional (Feder) à hauteur de 10,27 millions d'euros, par Airbus, ArianeGroup et Safran pour 2,15 millions d'euros et sur fonds propres de l'Onera pour 1,48 millions d'euros.
Une installation unique en Europe
« C'est un outil de recherche unique en Europe, qui va créer de nouvelles opportunités pour des recherches collaboratives au bénéfice de la filière aéronautique européenne », a souligné Bruno Sainjon, président-directeur général de l'Onera, à l'occasion de ce coup d'envoi du projet. Concrètement, le nouveau moyen d'essai sera mis en œuvre dans un nouveau bâtiment de 517 m2, dont la construction est prévue à proximité du Lacom (Laboratoire de combustion multiphasique), qui héberge déjà sur ce site du Fauga-Mauzac un outil de recherche unique en Europe : un banc de combustion capable de reproduire les conditions de fonctionnement des foyers de combustion de moteurs d'avion.
Les deux plateformes partageront les servitudes. PyCoFiRe sera composé de deux cellules d'essai, reproduisant à l'échelle les deux compartiments en zone feu d'un moteur d'avion de type Leap : le compartiment Fan, en entrée du moteur, où les structures composites tiennent une importance croissante dans la composition de l'enveloppe interne et le compartiment Core ou compartiment central, plus proche de la chambre de combustion. « Tous les scénarios d'incidents de type feu, fuite de kérosène ou rupture de conduite d'air chaud pouvant induire des répercussions thermiques et mécaniques sévères sur les matériaux pourront être simulés et les résultats analysés grâce à des réseaux de capteurs », explique Gillian Leplat, chef de projet, ingénieur de recherche à l'Onera.
Une aide à la conception des futurs systèmes d'extinction d'incendie moteurs
Outre les essais sur les nouveaux matériaux composites, PyCoFiRe devrait aussi participer à la conception des futurs systèmes d'extinction d'incendies moteurs d'une part pour remplacer les systèmes actuels au halon et d'autre part pour prendre en compte les futurs carburants, que ce soit les nouvelles générations de biocarburants ou l'hydrogène.
Le gaz Halon 1301, une des substances visées par le protocole de Montréal, est déjà banni des nouveaux programmes avions et les constructeurs planchent sur une sortie progressive d'ici 2040. Plusieurs alternatives sont à l'étude. « Ces travaux pourront dorénavant s'adosser sur un moyen d'essais français », se félicitent de concert les partenaires du projet.
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