L’offensive civile du drone Patroller de Safran
Le drone tactique de Sagem, filiale de Safran, est en lice pour le marché de remplacement des drones tactiques de l’armée de Terre. Ce qui n’empêche pas ses dirigeants de lorgner sur des grands clients industriels.
L’armée de Terre oui, mais le civil aussi ! C’est le message clair que cherchent à faire passer les dirigeants de Sagem. Avec son drone dénommé Patroller, la filiale du groupe Safran est sur les rangs pour répondre à l’appel d’offre du futur drone tactique de l’armée de Terre en vu du remplacement du Sperwer.
Sagem bataille ferme au côté de Thales et d’Airbus. Mais les dirigeants de Sagem ambitionnent clairement de pénétrer aussi le marché civil. Et ils l’ont fait savoir vendredi 3 octobre à l’occasion des 80 ans du site de Montluçon (Allier), spécialisé dans les systèmes de navigation.
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"Le drone Patroller a été pensé pour des applications duales", rappelle Jean-Pierre Rayssac. Le conseiller militaire de Sagem n’hésite pas à nommer des industriels qui pourraient être intéressés : "ce serait justifié pour des industriels comme Areva et la SNCF, mais aussi pour des groupes pétrolier d’en faire usage". Sagem entrerait-il alors en concurrence avec ces nombreux opérateurs de drones qui commencent à séduire le monde industriel ?
Un drone compétitif
Avec son poids (une tonne), son autonomie (24 heures), ses dimensions (18m d’envergure) et ses capacités d’emport (250 kg de charge utile), le Patroller n’est clairement pas sur le même créneau que les drones de quelques kilos. Et pour cause : il s’agit d’un avion biplace existant qui a été "dronisé", le S15 de l’allemand Ecarys. "Ce drone est adapté par exemple pour le suivi de convoi nucléaire, la surveillance des grands réseaux ferroviaires ou bien encore des pipelines contre les actes malveillants", précise Jean-Pierre Rayssac.
Les missions de sécurité intérieure, dans le domaine civil, sont aussi dans le collimateur de Sagem. "Nous sommes en discussions à ce sujet avec plusieurs pays d’Asie et du Moyen-Orient", explique Jean-Paul Herteman, PDG du groupe Safran. Aux performances du drone, les dirigeants de Sagem avancent également sa compétitivité : issu d’un avion existant, le coût de son développement, dont ils n’ont pas souhaité communiquer le montant, demeure modeste.
Olivier James
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