L’IRT Jules Verne lance un projet dédié au stockage de l’hydrogène liquide pour le secteur aéronautique, automobile et naval
L'IRT Jules Verne a lancé, mi-avril, un projet de recherche industrielle dédié à la thématique du stockage embarqué de l’hydrogène liquide en partenariat avec des industriels de l'aéronautique, de l'automobile et de la défense. Le consortium vise à optimiser les volumes des réservoirs, tout en conservant l’espace nécessaire pour le transport de passagers ou de marchandises.
Rouler, voler, naviguer à l’hydrogène liquide ? C’est l’objectif visé par le programme lancé par l’IRT Jules Verne le 20 avril dernier, centré sur le développement d'un réservoir à hydrogène liquide pour l’embarqué. Un premier projet, appelé « Nomade », se concentre sur la question du maintien thermique à ?253 °C (sinon l’hydrogène bout) de ces réservoirs cryogéniques. « Dans un second temps, une fois les aspects de sécurité résolues grâce au projet Nomade, nous travaillerons sur la partie structure du réservoir (durabilité, allègement) », précise Thomas Pannelier, chef du projet Nomade à l’IRT Jules Verne.
Le projet Nomade s’étale sur une durée de 36 mois et bénéficie d’un budget global de 5 millions d’euros. « L’IRT Jules Verne prend en charge 45 % du budget de ce projet de recherche industrielle à travers le Programme d'investissements d'avenir (PIA) », ajoute-t-il. Les 55 % restant sont financés par les autres membres du consortium.
Car, autour de l’IRT Jules Verne, le projet rassemble de potentiels utilisateurs finaux ou intégrateurs (les avionneurs Airbus et Daher, l’équipementier auto Faurecia, le constructeur naval de défense Naval Group, le fabricant de ballons dirigeables Flying Whales, l’équipementier aéro Rafaut Group), le producteur d’acier Aperam, le fabricant de machines et lignes de production Fives, ainsi que d’autres centres techniques (le CEA, l’IRT Saint-Exupéry, l’Ecole Centrale Nantes). « C’est un projet multi-filières ! Le but est de faire monter en maturité des briques technologiques existantes (du TRL 3/4 au TRL 6), explicite M. Pannelier. Il n’y a pas encore d’entreprises qui proposent de solutions matures de réservoirs cryogéniques pour l’embarqué. »
Améliorer l’existant
L’intérêt que manifestent les acteurs de l’aéronautique, du transport routier et de la défense en faveur du développement de réservoirs cryogéniques s’explique par la plus grande densité énergétique de l’hydrogène sous forme liquide. « L’hydrogène liquide est plus adapté que l’hydrogène gazeux pour des applications qui demandent des autonomies importantes : pour l’équivalent d’1 litre d’essence, il faut compter 7 litres d’hydrogène gazeux, contre seulement 4 litres d’hydrogène liquide », illustre Thomas Pannelier. Ainsi, complète le spécialiste, « l’autonomie d’un camion H2 (hydrogène gazeux) serait d’environ 600 km contre une autonomie supérieure à 1000 Km pour une solution LH2 (hydrogène liquide) ».
Le consortium s’attache à optimiser des technologies déjà existantes, en particulier le stockage cryogénique en double paroi avec isolation sous vide. « L’une des pistes consiste à utiliser un super-isolant, appelé du "multi-layer insulation" [isolation multicouche], détaille-t-il. Comme nous connaissons la géométrie générique du réservoir, nous allons optimiser l’aspect matériaux grâce à de la modélisation et de la simulation numérique. Puis, toujours dans le cadre du projet Nomade, nous développerons les procédés associés pour optimiser et garantir les performances thermiques en veillant à ne pas augmenter la masse des réservoirs à hydrogène liquide. »
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