L’Inria et l’Inserm renforcent leurs liens sur la question du numérique appliqué à la santé
60 millions d’euros sont alloués à un Programme et équipements prioritaires de recherche (PEPR) sur la santé et le numérique, dirigé conjointement par l’Inria et l’Inserm. Annoncé le 22 octobre, ce programme s’inscrit dans le plan d’investissement France 2030, et traite d’une thématique qui est de plus en plus au cœur des discussions.
Plus de 9 % du budget de la stratégie d’accélération en santé numérique lancée par le gouvernement le 18 octobre ira dans un Programme et équipements prioritaires de recherche (PEPR), co-piloté par l’Inserm et l’Inria, annonce les deux instituts le 22 octobre 2021. « L’objectif est de faire de la France un leader de la santé numérique, avance Bruno Sportisse, PDG d’Inria, ce qui ne peut se faire qu’au travers de collaborations. »
Enjeu fort, mis en évidence dans la rubrique « Santé » du plan d’investissement France 2030 présenté mi octobre par Emmanuel Macron, l’importance d’un travail sur le lien entre le numérique et le médical n’est pourtant pas nouveau. « Aujourd’hui, tout en santé passe par le numérique, que ce soit les scanners et IRM ou même l’archivage médicale. Peut-être que les travaux sur des boites de pétri sont encore à part, mais même dans ces cas-là, des photos sont prises et analysées sur ordinateur. » constate Gilles Bloch.
Une interconnexion qui va croissant, avec la multiplication des applications qui intègrent nos données biologiques. « Du nombre de pas effectués par jour, au contenu de nos assiettes, nos téléphones enregistrent de plus en plus de données, et ils finiront par nous accompagner sur nos choix de santé. » affirme-t-il. Pour Lotfi Senhadjin directeur du laboratoire de traitement du signal et de l’image, l’ampleur que l’apport du numérique va prendre dans notre rapport au médical peut même être comparée à celle qu’a eut en son temps, l’arrivée des rayons X.
Un partenariat déjà en mouvement
Forts de ces idées, l’Inria et l’Inserm ont mis en place une équipe mixte, HeKa, autour d’un programme cherchant la meilleure application possible du numérique aux données biologiques et médicales. Pour Sarah Zohar, directrice de recherche Inserm et à la tête d’HeKA, l’objectif final est de trouver « le meilleur traitement, et le meilleur moment pour l’administrer à la meilleure personne. » Une recherche qui ne peut s’effectuer, selon elle, qu’avec le développement d’algorithmes et de modèles perfectionnés, capable de traiter une masse de données toujours croissante, et rarement "propres".
« La raison pour laquelle l’Inserm ne travaille pas seul sur ces questions, commente Hugues Berry, adjoint au directeur scientifique “Santé, biologie et planète numériques" à Inria, c’est que les algorithmes ne s’entraînent facilement que lorsque les données sont propres, réparties en petits nombres dans de nombreux exemples. Ce qui n’arrive jamais en milieu médical. » Il est donc nécessaire de créer des algorithmes dédiés, avec le concours de personnes sensibilisées aux problématiques de la santé.
Quant aux solutions sur lesquelles les chercheurs travaillent, elles sont variées. Du jumeau numérique, qui permettrait de connaître la réaction d’un individu à un traitement donné avant de le lui administrer, au patient syncrétique, qui garantirait l’anonymat des données lors de recherches, en passant par la mise en place de TousAntiCovid, les projets ne manquent pas.
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