[L'industrie c'est fou] Un mini-réacteur nucléaire potentiel fabriqué dans le garage d'un lycéen
[ACTUALISÉ] Qui a dit que les jeunes désertaient la filière nucléaire ? En Nouvelle-Zélande, un lycéen s'intéresse particulièrement à ce mode d'énergie. Il a mis en vente en février un appareil de sa fabrication : un “mini-réacteur à fusion nucléaire potentiel”.
Mis à jour
19 février 2020
Centrale nucléaire pas chère ? Que sont 2 000 euros à côté des 12,4 milliards d’euros de l’EPR de Flamanville (Manche) ? Un étudiant néo-zélandais a fabriqué un “mini-réacteur à fusion nucléaire potentiel”. L’étrange petite machine a été mise en vente sur un site d’enchères.
Une machine “forgée depuis les profondeurs de la physique”
Dans vos jeunes années, vous avez peut-être repoussé les frontières de la science en générant de l’électricité à l’aide d’une pomme de terre. À Blenheim, petite ville néo-zélandaise de 30 000 âmes, un lycéen nous impose l’humilité. “Construite en 2018 et forgée depuis les profondeurs de la physique. Une puissante machine émerge d’un garage apparemment normal”, retrace le jeune homme.
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Parler d’une centrale nucléaire est exagéré pour l’instant. Le physicien amateur parle plutôt d’un “générateur de plasma”, une machine très différente des réacteurs à fission tels que ceux exploités par EDF (les EPR font également partie de cette catégorie). “Cependant, en ajoutant le second isotope d’hydrogène dans le vide du plasma, une réaction nucléaire savoureuse s’ensuivra !”, explique Samuel Lee.
À quoi sert la machine sans réaction nucléaire ? À pas grand chose selon son fabricant. Même si l’appareil produit “une lumière violette sympathique”, il consomme vraisemblablement plus de ressources qu'il n'est capable d'en produire. Selon Samuel Lee, la machine pourrait servir de base pour d’autres projets consistant à produire des neutrons. Ces appareils sont aussi parfois désignés sous le terme de "fusor" et des communautés de passionnés s'échangent leurs plans sur internet.
Une innovation qui rappelle les SMR
Pour financer ses études supérieures, l’inventeur a mis en vente sa machine pour quelques milliers d’euros. Il explique fournir avec la machine 20 grammes d’oxyde de deutérium pour produire la fameuse réaction nucléaire. Une étape “extrêmement dangereuse” selon Samuel Lee. “Je suppose que l’unique conséquence terrible serait un peu de radiation”, rassure-t-il toutefois. Ces perspectives ont-elles effrayé le grand public ? Au 12 février, date de clôture des enchères, l’appareil n’a pas trouvé preneur.
On ne sait pas vraiment si les contrôleurs de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) verraient d’un bon oeil ce genre de machines. À en croire le bricoleur, tout cela est bien légal. Toujours est-il que les industriels travaillent aussi à des réacteurs de plus en plus petits avec les “petits réacteurs modulaires” (ou SMR, small modular reactors), des mini-centrales qui fonctionnent sur le principe de la fission.
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