[L'industrie c'est fou] The Mastaba, la prochaine installation gigantesque de Christo et Jeanne-Claude
Imaginé en 1977 par le couple d'artistes Christo et Jeanne-Claude, le projet The Mastaba pourrait enfin bientôt voir le jour, dans le désert de Liwa (Emirats arabes unis). Cette œuvre posthume, composée de 410 000 barils de pétrole vides, est déjà présentée comme la plus grande sculpture contemporaine au monde.
Bien qu'ils soient décédés respectivement en 2020 et en 2009, Christo et Jeanne-Claude n'ont pas fini d'occuper le devant de la scène artistique. L'empaquetage de l'Arc de Triomphe, qui a tant divisé les Parisiens l'automne dernier, était considéré comme leur œuvre ultime... Mais un nouveau projet posthume pourrait finalement bientôt se concrétiser. Baptisé The Mastaba (un nom qui renvoie à certains édifices funéraires égyptiens de l'Antiquité) et imaginé par le couple dès 1977, ce dernier s'annonce particulièrement ambitieux.
Monumentale, l'installation prendrait la forme d'un bloc trapézoïdal de 300 mètres de long, 225 mètres de large et 150 mètres de haut, et deviendrait ainsi la plus grande sculpture contemporaine de la planète (en volume). Déterminé à respecter scrupuleusement l'idée originale, le neveu de Christo, Vladimir Yavachev, veut la faire construire dans le désert de Liwa, à environ 160 kilomètres au sud de la capitale des Emirats arabes unis, Abou Dabi. Pour ériger le bâtiment, les deux partenaires ne prévoyaient pas d'utiliser de simples briques, mais 410 000 barils de pétrole en acier, pour un poids total de 50 000 tonnes. Peints avec des couleurs vives, ils évoqueraient ainsi l'architecture islamique, précise le site internet du duo.
VOS INDICES
source
325 millions d'euros
The Mastaba marquerait une autre rupture dans l'œuvre de Christo et Jeanne-Claude, puisque, pour la première fois, l'installation n'a pas vocation à être éphémère, mais pérenne. Un changement qui s'explique par l'ampleur de ce projet et notamment par son coût, estimé à plus de 325 millions d'euros, selon Le Monde. A titre comparatif, « seulement » 14 millions d'euros ont été nécessaires pour l'emballage de l'Arc de Triomphe. Jusqu'à présent, les créations du tandem ont toujours été auto-financées par la vente de certains de leurs travaux préparatoires et dessins, mais cette fois-ci, des capitaux privés semblent indispensables.
Avant de s'atteler à la construction, qui devrait durer trois ans, Vladimir Yavachev devra obtenir le feu vert du gouvernement émirati. Un sacré challenge, car même s'il se dit que le puissant prince héritier Mohammed Ben Zayed fait partie des fervents soutiens du projet, celui-ci est encore loin de faire l'unanimité. Certains se demandent s'il est judicieux d'autoriser l'édification d'une structure géante faite de barils alors que les Emirats arabes unis cherchent justement à casser leur image de pétromonarchie en diversifiant leur économie.
SUR LE MÊME SUJET
- Les Emirats arabes unis commandent 80 Rafale, un contrat historique pour la France et Dassault
- [L'instant tech] Qui est Qilimanjaro, la start-up espagnole qui fournit son premier ordinateur quantique aux Emirats arabes unis ?
- [L'industrie c'est fou] Ce robot autonome plante des graines dans le désert
[L'industrie c'est fou] The Mastaba, la prochaine installation gigantesque de Christo et Jeanne-Claude
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir