[L’industrie c’est fou] Pour donner la patate aux astronautes, bientôt des frites dans l’ISS
Des chercheurs de l’université de Thessalonique (Grèce) soutenus par l’Agence spatiale européenne ont découvert qu’il était possible de faire frire des frites dans des conditions de microgravité. Une trouvaille qui, en plus d’ouvrir des perspectives pour enrichir la nourriture des astronautes, pourrait faire avancer la recherche en matière de production d’hydrogène dans l’espace.
La nourriture des astronautes, déshydratée ou en conserve, n’est pas réputée pour être particulièrement savoureuse. Pourtant, elle est essentielle à leur bonne santé mentale, alors qu’ils vivent confinés pendant de longs mois au sein de la Station spatiale internationale. Quoi de plus réconfortant qu’un généreux cornet de frites encore fumant lorsqu'on en a gros sur la patate ? Malheureusement, si des collègues de Thomas Pesquet ont réussi à faire cuire des cookies à bord de l’ISS, y faire frire des pommes de terre dans de l’huile était réputé impossible.
Comme l’explique une étude de l’université de Thessalonique (Grèce) publiée dans la revue Food Research International, le phénomène de convection qui permet de répartir la chaleur dans le récipient pour faire frire les frites risque de s’effectuer difficilement dans des conditions de microgravité. Concrètement, il serait plus ardu, pour les bulles qui se forment et remontent à la surface pour transmettre leur chaleur aux frites avant de redescendre pour être réchauffées, d’effectuer ce déplacement dans l’espace. «En l’absence de poussée d’Archimède, les bulles risquent de se coller à la surface de la pomme de terre», explique l’Agence spatiale européenne (ESA), qui a soutenu la recherche. De quoi empêcher au tubercule de cuire.
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Juillet 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 10.12 − Filet d'escalope de poulet standard UVCI
Base 100 en 2015
Une friteuse à bord de vols paraboliques
Pour en avoir le cœur net, les auteurs de l’étude ont fait frire des pommes de terre dans une friteuse conçue spécialement pour l’expérience au cours de deux campagnes de vols paraboliques organisées par l’ESA. Ces derniers permettent de reproduire de brefs moments d’apesanteur dans la cabine d’un aéronef. Une caméra a alors filmé le processus de friture et immortalisé le taux de croissance des bulles, leur taille, leur distribution ainsi que leur vitesse et leur direction. La température de l’huile en ébullition ainsi que celle à l’intérieur des frites a également été relevée.
Surprise ! Les bulles de vapeur se sont détachées sans difficultés de la surface des pommes de terre, comme sur Terre. «Bien que des recherches complémentaires soient nécessaires pour affiner certains paramètres, cela indique que les astronautes pourront avoir plus que de la nourriture réhydratée au menu», écrit l’ESA dans un communiqué. L’intérêt d’une telle recherche semble de prime abord limité. Pourtant, John Lioumbas, l’un des auteurs de l’étude, l'assure : «L'étude du processus de friture dans l'espace pourrait conduire à des avancées dans divers domaines, de l'ébullition traditionnelle à la production d'hydrogène à partir de l'énergie solaire dans des conditions de microgravité.»
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