[L'industrie c'est fou] La start-up française Maca construit un bolide volant alimenté à l'hydrogène
Fondée par deux anciens cadres d'Airbus, la start-up Maca développe un projet de voiture hélicoptère alimentée à l'hydrogène. Elle prévoit d'organiser des courses avec pilotes dès 2024, avant de proposer son véhicule aux particuliers.
Voilà une nouvelle qui devrait ravir les fans de Star Wars : les spectaculaires courses de modules deviendront peut-être bientôt réalité, grâce à la start-up Maca. Basée à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), cette jeune pousse compte conquérir le marché des engins volants en créant une toute nouvelle catégorie de véhicule électrique, à la frontière entre la voiture et l'hélicoptère.
Premier prototype dès 2018
Baptisé, en toute logique, Carcopter, ce projet est né en 2018 au sein du groupe Airbus. « Nous avons rapidement réussi à faire voler un prototype à l'échelle 1/3, mais compte tenu de la crise que traversait le secteur aéronautique en 2020, nos patrons nous ont finalement donné l'autorisation de voler de nos propres ailes », explique Thierry de Boisvilliers. L'ancien pilote d'hélicoptère a mis un terme à près de 20 ans de carrière chez le constructeur européen pour se lancer pleinement dans l'aventure Maca avec son collègue Michaël Krollak.
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Très vite, les deux partenaires prennent conscience qu'avoir recours à de simples batteries ne leur permet pas d'obtenir l'autonomie nécessaire pour organiser des courses. Ils décident alors de miser sur une source d'énergie parfois présentée comme la clé pour décarboner l'industrie : l'hydrogène. « Nous sommes conscients que l'approvisionnement en hydrogène vert reste à ce jour un défi, reconnaît le PDG. Mais la recherche est focalisée sur cette technologie. Nous sommes pleinement convaincus que ses avantages écologiques finiront par s'imposer ».
Jusqu'à 250 km/h
Maca développe actuellement un démonstrateur à taille réelle, qu'elle espère faire décoller à la fin de l'année 2022. Dans sa version finale, le Carcopter devrait peser 600 kilos, mesurer près de sept mètres de long et embarquer six moteurs électriques de 35 kW, ce qui lui permettrait de fendre le ciel jusqu'à 250 km/h. Anakin Skywalker n'a qu'à bien se tenir. Pour éviter les collisions, le véhicule sera aussi équipé de capteurs Lidar, dont bénéficient notamment certains drones et les voitures autonomes.
Au-delà de l'hydrogène, l'identité éco-responsable du projet se traduit également dans le choix des matériaux utilisés, pensés pour faciliter la recyclabilité de l'engin. La coque a été fabriquée avec du composite de carbone et du lin et les ailes avec du composite de carbone et du bois. Cette « identité green » chère aux yeux de Thierry de Boisvilliers aurait séduit certains acteurs de la F1, désireux de redorer leur image en proposant de nouveaux types de spectacles moins polluants. « Nous sommes en contact avec des circuits en France, en Italie et aux Etats-Unis, explique-t-il. Nous pensons pouvoir monter de premiers événements dès 2024, pour exhiber nos véhicules et esquisser les prémices d'une compétition ».
Flying car racing! The video game with a real simulation experience! How go you like the idea?
— MACA (@macaflight) January 12, 2022
We demonstrated a game teaser created by iSim for #CES2022 It was a success! #racinggame #flyingcar pic.twitter.com/S758te5zb2
Levée de fonds
Se concentrer en premier lieu sur le marché du divertissement présente de nombreux avantages. Tout d'abord, cette stratégie pourrait permettre à Maca de devenir rapidement rentable, dans un contexte où la lente évolution des réglementations en matière de véhicules volants rend floues les projections financières des entreprises qui misent sur les trajets du quotidien. Ensuite, l'effet vitrine pourrait inciter les particuliers à s'y intéresser de plus près. « N'oublions pas que la démocratisation de la voiture découle des courses organisées il y a 120 ans », rappelle le PDG. A plus long terme, le dirigeant envisage de vendre ses Carcopter à une clientèle privée, prête à débourser plusieurs centaines de milliers d'euros pour s'offrir une expérience de mobilité hors du commun.
Afin de concrétiser ses plans, Maca a besoin d'investissements. La start-up estime que 20 millions d'euros seront nécessaires, d'autant que la certification d'un véhicule de ce type s'avère très coûteuse. Pour se faire connaître et attirer les business angels, elle a notamment participé à VivaTech, au salon aéronautique de Dubaï (Emirats arabes unis), et au CES de Las Vegas (Etats-Unis). Qui sait, la Force les aidera peut-être à boucler une levée de fonds.
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