[L'industrie c'est fou] La Grecale Barbie, le dérapage kitsch de Maserati
Le constructeur automobile Maserati s'est associé avec le fabricant de jouets Mattel pour concevoir une édition limitée de son SUV Grecale inspirée de l'univers de la célèbre poupée Barbie. Un bel exemple de "féminisme washing" pour ces deux secteurs qui peinent encore à se départir de réflexes sexistes.
Plus de 60 ans après sa création, Barbie continue de déchaîner les passions. Outre les quelque 60 millions de poupées vendues chaque année à travers la planète et le film en prises de vues réelles prévu pour l'été 2023, Mattel peut désormais se targuer d'avoir séduit... le constructeur italien Maserati. La luxueuse filiale du groupe automobile Stellantis a en effet annoncé fin octobre un étonnant partenariat avec le fabricant de jouets américain. Ensemble, ils ont conçu une édition ultra-limitée du SUV Grecale Trofeo, pensée comme la voiture idéale de l'icône des cours de récré.
Lutter contre les inégalités
L'hommage à Barbie se traduit avant tout par la carrosserie rose bonbon, recouverte d'une couche de peinture iridescente afin de conférer au véhicule des reflets arc-en-ciel. Cette insupportable couleur flashy a également contaminé l'habitacle, au niveau des surpiqûres, de l'intérieur des portes et de la console centrale. Une imposante lettre B figure par ailleurs sur les appuie-têtes, au cas où les propriétaires de ce bolide tape-à-l'œil oublieraient l'évidente référence. Maserati n'a en revanche pas touché au moteur V6 Nettuno de 530 chevaux, qui permet toujours un passage du 0 à 100 km/h en 3,8 secondes.
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Commercialisé en seulement deux exemplaires, ce modèle kitschissime est affiché au prix de 330 000 dollars. De quoi remplir à ras bord la hotte du Père Noël. Les deux entreprises tentent de jouer la carte de l'achat responsable, en indiquant que 10% de l'argent récolté sera reversé au Barbie Dream Gap, un projet ayant pour objectif de réduire les inégalités vécues par les jeunes filles du monde entier. Une initiative appréciable mais peut-être insuffisante, tant l'industrie automobile comme le secteur du jouet contribuent encore à véhiculer des clichés sexistes. Tour à tour enseignante, hôtesse de l'air ou ingénieure en robotique, Barbie n'est encore jamais devenue mécanicienne...
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