[L'industrie c'est fou] Du plastique non-recyclable transformé en bloc de construction
La start-up américaine ByFusion a mis au point un procédé permettant de fabriquer des blocs de construction à partir de déchets plastiques non-recyclables. Ces blocs sont plus résistants que leurs équivalents en béton, pour un impact carbone bien plus faible.
Après A'seedbot, le robot autonome qui plante des graines dans le désert, un autre projet semblant directement inspiré du film d'animation Wall-E arrive sur le devant de la scène. Fondée à Los Angeles (Etats-Unis) en 2017, la start-up ByFusion poursuit le même objectif que l'adorable robot solitaire, à savoir collecter des déchets et les compacter pour les transformer en blocs de construction. Contrairement à lui, l'entreprise ne ramasse pas tout ce qu'elle trouve, mais s'est spécialisée sur un matériau en particulier : le plastique.
Plus solide que le béton
Les machines développées par ByFusion, baptisées Blockers, utilisent de la vapeur à haute température pour faire fusionner les détritus récoltés en vrac, et ainsi obtenir des blocs de 40 centimètres de long, 20 centimètres de large et 20 centimètres de profondeur. Un procédé qui permet d'éviter d'avoir recours à des produits chimiques ou à des additifs et qui fonctionne avec tous les types de plastiques, même non-recyclables, à l'exception du polystyrène.
VOS INDICES
source
142 -0.14
Février 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 23.51 − Ciment (prix de marché)
Base 100 en 2015
143.9 +1.2
Février 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 23.20 − Produits réfractaires
Base 100 en 2015
0 -100
Juin 2021
Polychlorure de vinyle - 03-1-31 PVC issus de démantèlement de BTP
Variation en €/tonne
En plus de donner une seconde vie à nos vieilles bouteilles d'eau, cette technique pourrait aider à réduire l'impact carbone du secteur de la construction. Comparées aux briques de béton traditionnelles, celles fabriquées par l'entreprise californienne émettent 41% d'émissions de CO2 en moins. Elles s'avèrent également bien plus résistantes, comme le prouvent les tests effectués dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube. Le principal inconvénient réside dans leur tendance à se dégrader facilement à la lumière du soleil, mais la start-up assure qu'une couche de peinture suffit à résoudre ce problème.
Un marché prometteur
Murs, terrasses, abribus, produits d'ameublement... Ces blocs colorés peuvent servir à concevoir tout type de structure. Une flexibilité qui amène la jeune pousse à voir les choses en grand : elle a l'ambition de recycler 100 millions de tonnes de plastique d'ici à 2030, ce qui représente à peu près le double de ce que consomme l'Europe en un an. Pour atteindre cet objectif, elle prévoit de vendre ou de louer ses machines à des sociétés, des gouvernements ou des collectivités engagés dans une démarche éco-responsable.
De grands groupes industriels proposent eux aussi des solutions pour venir à bout des déchets plastiques, et ceux-ci engendrent parfois des investissements colossaux. Dans le cadre de l'édition 2022 du sommet Choose France, l'américain Eastman a ainsi annoncé qu'il allait débourser 875 millions d'euros pour bâtir une usine de recyclage moléculaire de plastiques, et le canadien Loop Industries 250 millions d'euros pour produire du PET recyclé de qualité vierge à Port-Jérôme (Normandie).
SUR LE MÊME SUJET
2Commentaires
Réagir