[L'industrie c'est fou] Des vêtements à base de quenouilles pour restaurer les tourbières finlandaises
Des étudiants de l'université finlandaise Aalto ont fabriqué des vêtements et des accessoires à partir de quenouilles, une plante qui pousse dans des sols très humides. Particulièrement résistantes à l'eau, leurs créations s'inscrivent dans un projet plus vaste de restauration des tourbières du pays.
Si la Finlande est surtout connue pour ses aurores boréales, ses saunas et la maison du Père Noël, ses paysages ne sont pas uniquement composés de vallées enneigées. N'en déplaise aux amateurs de contes de fées, les sols marécageux représentent environ un tiers de la superficie du pays. Véritables puits de carbone naturels, de multiples tourbières ont pourtant été drainées au cours du siècle dernier afin d'améliorer les conditions d'exploitation forestière, libérant ainsi le CO2 stocké par cette matière organique. Une dégradation tellement intensive que ces marais desséchés représenteraient aujourd'hui 50 à 60% des émissions de la filière agricole finlandaise.
Afin de lutter contre ce fléau, des étudiants en design de l'université Aalto ont cherché un moyen de promouvoir la restauration des tourbières. Le projet qu'ils ont finalement monté, Fluff Stuff, exploite le potentiel insoupçonné des quenouilles pour l'industrie textile. Également appelées massettes à larges feuilles, ces plantes comestibles ne poussent que dans des zones très humides, et sont donc très abondantes dans les marécages finlandais. Les apprentis designers se sont particulièrement intéressés aux graines duveteuses que libèrent leurs fleurs, reconnaissables à leur forme de cigare.
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Un matériau hydrophobe
Selon eux, cette espèce de pollen constitue une matière première idéale pour rembourrer des couettes, des vestes, des sacs et des chapeaux. «Les quenouilles sont recouvertes par une fine couche de cire, ce qui les rend hautement hydrophobes», expliquent-ils dans un communiqué. Les produits fabriqués à partir de ces graines sécheraient ainsi deux fois plus vite que ceux confectionnés avec des fibres synthétiques, souvent dérivées du pétrole. Une alternative durable que les étudiants espèrent pérenniser en commercialisant prochainement leurs créations.
Ce n'est en tout cas pas la première fois que l'université Aalto se distingue grâce à des projets écologiques étonnants. Il y a un an, L'Usine Nouvelle rapportait déjà son concept de vestes équipées de panneaux solaires invisibles ou ses recherches sur un procédé visant à extraire de l’or sans cyanure.
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