[L'industrie c'est fou] Des prix Nobel alternatifs pour célébrer les recherches insolites
La revue "Annals of Improbable Research" a désigné le 12 septembre les lauréats de ses prix Nobel alternatifs. Vertus ignorées de la pizza italienne, machine pour changer les couches des bébés, salive des enfants... La cérémonie fut une grande célébration de la science.
Les prix Nobel, bonjour la grosse tête. Malgré l’effort pédagogique des collègues, nous peinons toujours à comprendre les lasers de Gérard Mourou ou la “cryo-microscopie électronique”. Confidentiels mais compréhensibles, les “Ig Nobel Prizes” ont pensé à nous. Jeudi 12 septembre, les auteurs de la revue américaine “Annals of Improbable Research” ont décerné neuf prix Nobel alternatifs. Un panorama fascinant des marges de la science.
Créés en 1991, les Ig Nobel Prizes récompensent des travaux de recherche improbables mais pertinents. “Notre but est de faire rire les gens, puis de les faire réfléchir”, indiquent les organisateurs basés à Cambridge, dans l’État du Massachusetts (États-Unis). Un esprit de curiosité et un goût de l’insolite qui nous rappelle les éminents membres français du Collège de ‘Pataphysique. “Je m'applique volontiers à penser aux choses auxquelles je pense que les autres ne penseront pas”, déclarait notamment Boris Vian.
La liste des lauréats 2019
Les catégories reprennent celles des vrais prix Nobel, à quelques nuances près.
Prix de médecine : Silvano Gallus (Italie), “pour avoir rassemblé des preuves que la pizza pourrait protéger contre la maladie et la mort, si la pizza est faite et mangée en Italie”.
Prix d’éducation médicale : Karen Pryor et Theresa McKeon (États-Unis), “pour l’utilisation d’une simple technique de dressage - appelée ‘clicker-training’ - pour entraîner les chirurgiens à effectuer des chirurgies orthopédiques”.
Prix de biologie : Ling-Jun Kong, Herbert Crepaz, Agnieszka Górecka, Aleksandra Urbanek, Rainer Dumke, et Tomasz Paterek (Singapour, Chine, Australie, Pologne, Etats-Unis et Bulgarie), “pour avoir découvert que les cafards morts soumis à des champs magnétiques se comportent différemment des cafards vivants soumis à des champs magnétiques.”
Prix d’anatomie : Roger Mieusset et Bourras Bengoudifa (France), pour avoir étudié la différence de température entre les testicules droit et gauche des postiers français en situation habillé et nu.
Prix de chimie : Shigeru Watanabe, Mineko Ohnishi, Kaori Imai, Eiji Kawano, et Seiji Igarashi (Japon), “pour l’estimation du volume total de salive produit par jour par un enfant typique de cinq ans.”
Prix d’ingénierie : Iman Farahbakhsh (Iran), pour l’invention d’une machine permettant de changer les couches des bébés.
Prix d’économie : Habip Gedik, Timothy A. Voss, et Andreas Voss (Turquie, Pays-Bas et Allemagne), pour avoir testé quel billet de monnaie dans le monde transmet le plus de bactéries dangereuses.
Prix de la paix : Ghada A. bin Saif, Alexandru Papoiu, Liliana Banari, Francis McGlone, Shawn G. Kwatra, Yiong-Huak Chan, et Gil Yosipovitch (Royaume-Uni, Arabie saoudite, Singapour, États-Unis), pour avoir tenté de mesurer le plaisir procuré par le fait de gratter une démangeaison.
Prix de psychologie : Fritz Strack (Allemagne), pour avoir découvert que tenir un stylo dans sa bouche fait sourir,e ce qui rend heureux, avant de découvrir qu’en fait non.
Prix de physique : Patricia Yang, Alexander Lee, Miles Chan, Alynn Martin, Ashley Edwards, Scott Carver, et David Hu (États-Unis, Taïwan, Australie, Nouvelle Zélande, Suède et Royaume-Uni), “pour avoir étudié comment, et pourquoi, les wombats font des crottes carrées.” (voir photo ci-dessous)
(Une crotte de wombat carrée. Crédit : Bjørn Christian Tørrissen / CC BY-SA 3.0)
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