[L'industrie c'est fou] Cette école d'ingénieurs vous propose de jouer à Space Fortress pour faire avancer la science
L'Isae-Supaero recrute une vingtaine de joueurs dans le cadre d'une étude scientifique. Ils devront jouer à Space Fortress 45 minutes par jour pendant une semaine. L'objectif : voir si une stimulation électrique améliore les capacités des participants.
Pour cette mission, si toutefois vous l'acceptez, « vous devrez contrôler un vaisseau dans l'espace », « détruire des forteresses spatiales et des mines » et « recharger vos munitions en capturant des bonus ». Non, vous ne lisez pas le scénario du prochain Steven Spielberg ou la jaquette d'un futur blockbuster du jeu vidéo. Il s'agit en réalité d'un appel à volontaires pour une étude menée par une école d'ingénieurs française: l'Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (Isae-Supaero) de Toulouse (Haute-Garonne). Le but : mieux comprendre les systèmes d'apprentissage en faisant jouer les participants à Space Fortress.
L'équipe de chercheurs en charge du projet sollicite une vingtaine de volontaires âgés de 20 et 30 ans. Les candidats doivent aussi, dans le cadre de cette expérience, avoir un niveau d'étude situé entre un Bac+2 et un Bac+5. Une fois sélectionnés, ils viendront s'entraîner 45 minutes par jour, pendant une semaine, au campus de l'Isae-Supaero. C'est là que leur aventure Space Fortress commence.
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Plus qu'un jeu, un outil
Outre l'aspect ludique de la destruction de bases spatiales, le jeu a aussi une portée cognitive. En effet, Space Fortress est avant tout un outil de recherche développé dans les années 1980 par l'Université d'Illinois. Bien que l'interface ait évolué au cours des années, Space Fortress est toujours resté un instrument pour mieux comprendre les mécanismes d'apprentissage et d'entraînement. Il est, par exemple, utilisé par la Royal Air Force des Pays-Bas dans le cadre de l'optimisation de leur entraînement. École où Thomas Pesquet a étudié pendant trois ans, l'Isae-Supaero se veut « leader mondial de l'enseignement supérieur dans le domaine de l'ingénierie aérospatiale ». Avec cette expérience, elle souhaite documenter en premier lieu les comportements de pilotes d'avion en situation critique.
Mais la recherche en neurosciences ne s'arrête pas là. Certains joueurs recevront de manière aléatoire des stimulations transcrâniennes à l'aide d'électrodes. Ainsi, les chercheurs pourront déterminer si les performances, et donc les capacités d'apprentissage, sont modifiées par les stimulations électriques. Quinze jours après, les participants auront le droit à une deuxième session de pilotage pour évaluer si un gain de performance s'établit dans le temps. Les résultats, sur plusieurs temporalités, pourront servir pour des approches plus médicales, comme les rééducations après des AVC.
Alors si vous réunissez les conditions, que vous soyez un habitué du joystick ou non, n'hésitez pas à répondre à leur appel. Vous n'irez certes pas dans l'espace comme Thomas Pesquet, mais vous aiderez certainement ses successeurs.
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