L’industrie automobile, élément important de la victoire d’Obama
Alors que les spécialistes continuent d’analyser les résultats détaillés de l’élection du mardi 6 novembre, le sauvetage de l’industrie automobile semble clairement avoir joué un rôle dans la réélection de Barack Obama, notamment dans l’Ohio.
Dans le plus célèbre des "swing states", des dizaines de publicités politiques - souvent négatives - ont mis l’accent sur la faillite organisée de General Motors et Chrysler, début 2009. Donné perdant à quelques jours du scrutin, Mitt Romney avait décidé de jouer son va-tout en diffusant des publicités critiquant vivement l’intervention de Barack Obama dans ce dossier. Ces spots laissaient notamment entendre que Jeep (Chrysler) s’apprêtait à délocaliser en Chine après avoir bénéficié de l’aide de l’Etat fédéral. Des informations jugées mensongères aussi bien par la presse que par le constructeur.
Au final, à en croire les résultats du vote dans l’Ohio, où se trouvent de nombreuses usines de production et de sous-traitants de l’automobile, le pari risqué du candidat républicain s’est finalement retourné contre lui. Dans les grandes villes ouvrières de l’Etat (Cleveland, Toledo, Cincinnati), Barack Obama a réalisé ses meilleurs scores. Dans le comté de Cuyahoga (nord, où se trouve Cleveland), le président démocrate sortant a récolté près de 69% des suffrages.
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Le poids de l’UAW
Parmi les autres Etats de la ceinture industrielle américaine, Barack l’a emporté dans l’Illinois et le Michigan, où se trouve Détroit, la capitale de l’automobile. Seul l’Indiana, où se trouvent essentiellement des usines de marques étrangères (Honda, Subaru) a majoritairement voté pour Mitt Romney.
Dans son combat acharné pour remporter l’Ohio - finalement pas aussi décisif que prévu - Barack Obama a par ailleurs pu compter sur le soutien sans faille de l’UAW (United Auto Workers), le syndicat du secteur.
"Le Président Obama a soutenu les travailleurs américains aux heures les plus noires de la crise. Les membres de l’UAW et les habitants des communautés qui profitent aujourd’hui de l’industrie automobile sont reconnaissants envers le président d’avoir parié sur nous", a souligné mercredi 7 novembre le président du syndicat, Bob King, dans un communiqué. "Aujourd’hui, l’industrie automobile américaine est de retour", ajoute-t-il.
Les industriels appellent à l’unité
Sur le plan national, les appels au dialogue bipartisan se multiplient. Alors que le Président va de nouveau devoir composer avec une Chambre des représentants à majorité républicaine (233 sièges contre 192 pour l’instant), les observateurs s’inquiètent d’une possible paralysie politique.
"Il est temps que notre nation dépasse les clivages et que les Américains se réunissent", écrit le président de la National Association of Manufacturers (NAM) dans un communiqué. "Les industriels vont continuer à travailler avec le Président Obama. (…) Nous travaillerons avec son administration pour doubler les exportations, renforcer notre main d’œuvre et former les Américains aux métiers de l’industrie moderne", poursuit Jay Timmons.
A peine réélu, Barack Obama va devoir chercher un compromis avec les Républicains pour éviter le "mur budgétaire". Sans accord avec le Congrès d’ici la fin de l’année, ce "mur budgétaire" prévoit des coupes automatiques dans les dépenses publiques début 2013 et la suppression des baisses d’impôts décidées sous George Bush. Deux décisions qui menacent de faire replonger le pays en récession.
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