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L’industrie agroalimentaire contre-attaque face à Michel-Edouard Leclerc
Michel-Edouard Leclerc accuse l’industrie agroalimentaire de vouloir profiter des Etats Généraux de l’Alimentation pour faire passer d’importantes hausses de prix pour le consommateur. L’industrie réplique et détaille ses propositions pour toute la filière.
L’apaisement prôné par le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert à l’occasion des Etats Généraux aura fait long feu. Mercredi 27 septembre, c’est le médiatique Michel-Edouard Leclerc qui a dégainé le premier. Il s’indigne, sur son blog, d’une inflation des prix que tenterait d’imposer l’industrie agroalimentaire. "Des hausses de prix de 5 à 15 % sur des milliers d'articles alimentaires... sous prétexte d'aider les agriculteurs ! C'est le deal complètement irresponsable qu'en marge des Etats Généraux, certains industriels et même, des distributeurs, voudraient faire passer dans le train de mesures pour l'agriculture", écrit-il. "Outre l'impact démesuré sur le pouvoir d'achat des Français, comment garantir que ces marges sur l'eau de Volvic, le Nescafé ou le Kinder seront redistribuées aux éleveurs ou aux maraîchers ?" Le patron du distributeur promet une campagne de communication dans la presse pour faire le buzz.
Un effort de "15 euros par an et par Français"
L'association des industries alimentaires (Ania) a profité d’une conférence de presse, le soir-même, pour répliquer. Face à la "destruction de valeur" engendrée par "la guerre des prix", qu’elle évalue à trois milliards d’euros sur les quatre dernières années, "pour redresser [l’ensemble de la filière alimentaire, en incluant l’agriculture], ce serait 15 euros par an et par Français, soit 30 centimes par semaine. Cela vaut le coup d ‘essayer", estime Jean-Philippe Girard, président de l’Ania, qui rappelle ne pas représenter que les multinationales : les 17 647 entreprises du secteur étant majoritairement des PME. "On ne va pas chercher 5 à 15% de plus, comme on l'a entendu."
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Le dirigeant assure partager ce diagnostic avec les agriculteurs, et une partie de la grande distribution. Et fait trois propositions. Redéfinir le seuil de revente à perte en intégrant les coûts de la distribution, car c’est la "guerre des prix [entre distributeurs] que nous sommes contraints de financer". "Il faut arrêter le dumping sur les produits alimentaires", insiste Jean-Philippe Girard, un constat partagé par le principal syndicat agricole, la FNSEA. Depuis la mise en place de la loi LME (Loi de modernisation de l'économie) qui régit les relations commerciales entre les grandes surfaces et l’industrie, c’est surtout "Leclerc qui a gagné des parts de marché", assure un industriel.
Trois propositions portées par l'industrie
Autre réclamation de l’Ania, encadrer les promotions avec un double plafonnement : "une centrale d’achat ne pourra pas faire de promotion portant sur plus de 34% du prix d’un produit et 25% de son volume annuel". Enfin, mettre "sous surveillance" les centrales d’achats basées à l’étranger des distributeurs, qui multiplient les contrats internationaux pour les produits vendus dans l’Hexagone, afin de contourner la loi française et faire baisser les prix, selon l’Ania. Une pratique dénoncée récemment Richard Girardot, le patron France de Nestlé, sur son blog, accusant notamment la plate-forme d'achat lancée à Bruxelles par Leclerc avec l'Allemand Rewe.
"En tirant vers le bas, on tirera aussi vers le bas la qualité et l’offre", craint Jean-Philippe Girard. Avec un "danger derrière : aujourd'hui j’entends parler de sourcing hors de France", alors que son industrie transforme encore plus de 70% de la production agricole française. Mais pour convaincre, le secteur devra de son côté demander à tous ses acteurs de jouer la carte de la transparence, et faire oublier l'intervention délétère du fils du dirigeant du champion de la viande Bigard (non membre de l'Ania) lors de son audition le 14 septembre à l'Assemblée Nationale.
Aux ateliers des Etats Généraux de l’Alimentation, les débats risquent d’être chauds. En attendant qu’Emmanuel Macron tranche à la mi-octobre.
Gaëlle Fleitour
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