L’Industrie 4.0 en démonstration à la Foire de Hanovre
Difficile d’échapper à l’Industrie 4.0 sur la Foire de Hanovre. L’occasion de découvrir que les industriels allemands ont déjà dépassé le stade du concept et montrent des applications qui rendent l’usine plus flexible, plus efficace et avec moins de pannes.
Sur la Foire de Hanovre (du 25 au 29 avril 2016), le maître mot est sans conteste "Industrie 4.0". Alors que le Cebit, un "essaimage" de la Foire entièrement consacré aux nouvelles technologies cherche un peu sa voie, l’ancestral salon industriel s’approprie le numérique en le faisant rimer avec efficacité et souplesse dans la production.
Les sociétés allemandes ont bien digéré le concept et le mettent en œuvre avec pragmatisme. Elles jouent la carte des partenariats, y compris quand certains de leurs produits respectifs peuvent se trouver en concurrence. C’est le cas entre SAP et Siemens, qui disposent tous deux d’un système de gestion des processus industriels (MES, Manufacturing Execution System), mais qui travaillent aussi ensemble pour proposer un ensemble de briques pour aider les industriels à basculer dans l’ère de l' "Industrie Vier Null".
Sur son stand, SAP présente des applications développées avec des partenaires pour illustrer les évolutions qu’apporte l’Industrie 4.0 dans la production et les services. En association avec le MES de SAP, le fabricant d’automatismes Beckhoff montre une petite chaîne de production sur laquelle il est possible de modifier très rapidement la configuration d’un produit pour l’adapter à une demande spécifique. La mise en production débute 15 secondes seulement après la commande !
2 700 start-up partenaires
Le fabricant de compresseurs Kaeser fait évoluer son offre, en ajoutant un volet service. Au lieu d’acheter un compresseur, un client peut acheter un volume d’air comprimé, avec une facturation liée à l’utilisation. Dans un tel modèle, la fiabilité du matériel est primordiale et la maintenance doit être assurée par Kaeser de la manière la plus transparente possible pour l’utilisateur. Le fabricant a donc installé une batterie de capteurs (température, vibrations…) pour surveiller en permanence le compresseur et effectuer de la maintenance prédictive.
SAP se flatte de compter 2 700 start-up dans le monde développant des applications à partir de ses produits, dans le cadre d’un programme d’aide associant conditions tarifaires particulièrement avantageuses, support et mise en relation avec des clients. La France était jusqu’à présent le vilain petit canard de ce programme, avec une seule start-up concernée. Les responsables français de l'éditeur, actifs au sein de l’association Alliance de l’Usine du futur, entendent améliorer la situation et cinq nouvelles start-up sont d’ores et déjà partenaires.
Analyse en cloud
Dans d’autres halls, on découvre différents acteurs de la chaîne 4.0, tel l’OPC Foundation qui fournit une plate-forme de communication standard et ouverte, avec un système de sécurité intégrée au sein du protocole. Elle assure l’interopérabilité entre les différents capteurs et les matériels fournis par Siemens, Beckhoff, Rexroth, IBH Softec… Le fabricant de composants d’automatismes Festo propose avec ses partenaires le pilotage de machines depuis une tablette.
Même type d’appropriation chez Kuka, où le produit est configuré depuis une tablette et fabriqué à l’unité par un robot. Kuka insiste également sur le concept d’usine modulaire, où l’utilisation de chariots mobiles automatiques va remplacer les convoyeurs. La production peut ainsi être très rapidement modifiée. Et par l’utilisation du cloud computing en association avec SAP, toutes les informations concernant le système de production mais aussi le suivi des robots (consommation électrique moteur par moteur, température…) sont centralisées et analysées en temps réel, pour effectuer de la maintenance préventive ou optimiser les process.
Patrice Desmedt
L’Industrie 4.0 en démonstration à la Foire de Hanovre
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