L’incubateur EuraTechnologies veut doper les start-up industrielles avec sa levée de fonds record
EuraTechnologies a levé fin juin 24 millions d'euros. Un record dans le domaine, que l’incubateur lillois compte notamment utiliser pour mieux accompagner les start-up industrielles.
« C'est la levée de fonds la plus importante jamais faite par un incubateur de start-up, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis », se félicite Nicolas Brien, président d'EuraTechnologies. Le plus gros incubateur d'Europe, comme il se présente, peut se vanter d'avoir réussi à réunir 24 millions d'euros fin juin. L'AFM (Association Familiale Mulliez, famille qui possède notamment Auchan) et Entreprises et Cités (campus d'entrepreneurs et réseau patronal), sont deux nouveaux entrants au capital et participent à hauteur de 7 millions d'euros. Le reste de l'investissement est assuré par ses actionnaires historiques que sont la Métropole Européenne de Lille, la Région Hauts-de-France et la Ville de Lille, ainsi que le Crédit Agricole Nord de France, le Crédit Mutuel Nord Europe et la Caisse d’Épargne Hauts-de-France.
Créé en 2009, EuraTechnologies se répartit sur un campus de 150 000 m2 et abrite plus de 300 entreprises, soit plus de 6500 salariés. « A l’origine de la formidable aventure d’EuraTechnologies, les fondateurs évoquaient déjà l’idée d’intégrer dans leur écosystème des grandes entreprises de la Région. Ces deux chemins se rejoignent aujourd’hui afin d’accélérer un ensemble porteur », se réjouit Barthélémy Guislain, président du Conseil de gérance de l'AFM.
Industrie, cybersécurité, greentech...
L'investissement servira notamment à acquérir des équipements de manière à permettre aux start-up de passer l'étape de prototypage. « Dans le cas des start-up industrielles, c'est l'étape la plus à risque. L'idée est donc de mieux accompagner les start-up qui nous rejoignent notamment dans l'industrie, la cybersécurité, les greentech...», précise Nicolas Brien. Un cyber-range – solution de simulation avancée d’environnements numériques - fait partie des premières acquisitions prévues et permises par cette levée de fonds.
Depuis deux ans, le président de l'incubateur lillois observe un besoin de changement dans l'accompagnement proposé. « On ne peut plus aujourd’hui incuber comme il y a deux ans, indique Nicolas Brien. Notamment parce que des secteurs comme le BTP ou l'agriculture, qui étaient plutôt à l'abri de la transformation numérique sont massivement en train de se digitaliser depuis le Covid. Mais aussi parce qu'il est plus difficile pour des start-up de venir challenger les grands groupes de ces secteurs, à forte intensité capitalistique. »
Générer des emplois plutôt que des licornes
Situé à un emplacement stratégique, à une heure d'Amsterdam et de Londres, EuraTechnologies a fait de l'international un des axes forts de son plan de développement pour les cinq prochaines années. Il veut en effet attirer plus de nouveaux talents, notamment venus de l'étranger. Avec 200 start-up incubées par an, il assume parfaitement ne pas être une fabrique à licornes. « Notre objectif est de faire des scale-up qui vont générer beaucoup d'emplois. Nous considérons la valeur de nos start-up au nombre d'emplois qu'elles créent et non pas à leur valorisation financière », revendique Nicolas Brien.
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