[L’image du jour] Le Royaume-Uni s’apprête à recevoir ses nouveaux passeports fabriqués... par une entreprise française
Les nouveaux passeports britanniques vont bientôt être livrés. Dès le mois de mars, les citoyens de Royaume-Uni pourront abandonner leur document de voyage siglé Union européenne. Ironie du sort : le passeport n'est pas fabriqué par une entreprise locale mais par Gemalto, la filiale franco-néerlandaise de Thales.
L’objet symbolise le Brexit : à partir du mois de mars, le Royaume-Uni recevra ses nouveaux passeports. Le document de voyage a été dévoilé samedi 22 février par le gouvernement britannique. Fabriqué par l’entreprise franco-néerlandaise Gemalto, il a suscité plusieurs polémiques.
Un contrat de 300 millions d’euros
La production de ces passeports n’est pas une activité marginale. En avril 2018, Gemalto (filiale du groupe français Thales) avait remporté le contrat pour environ 260 millions de livres (environ 300 millions d’euros au cours de l’époque) pour une durée de onze ans.
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Cette bonne nouvelle pour l’industrie française avait été accueillie de façon amère au Royaume-Uni. Avant Gemalto, c’est l’entreprise britannique De La Rue qui produisait le précieux passeport. La perte de ce marché n’a pas arrangé les difficultés de la société. En juin 2019, elle avait annoncé 170 suppressions de postes. Un plan d’économies directement lié à l’appel d’offres perdu selon le syndicat Unite.
Un passeport fabriqué en Pologne ?
Autre motif de déception : le nouveau passeport n’est pas seulement attribué à une entreprise franco-néerlandaise. Il est en plus fabriqué en Pologne, au site Gemalto de Tcszew, selon des informations de CNN. Pourtant, au moment de l’obtention du contrat, Gemalto évoquait la création de 70 emplois au Royaume-Uni grâce à ce contrat. Contacté par L’Usine Nouvelle, Gemalto n’a pas encore répondu à nos interrogations sur ce point.
Le contrat attribué à la filiale de Thales représente en tout cas une économie importante pour le gouvernement britannique. Le précédent marché conclu en 2009 s’élevait en effet à 400 millions de livres.
Une page de données en polycarbonate
Fini la couverture bordeaux. Le nouveau passeport britannique arbore une couleur bleue, une teinte abandonnée en 1988 et utilisée pour la première fois en 1921. “En revenant au design emblématique bleu et or, le passeport britannique sera à nouveau lié à notre identité nationale et j’ai hâte de voyage avec”, s’est réjouie dans un communiqué Priti Patel, secrétaire d’État à l’Intérieur.
Le passeport intégrera d’autres changements plus innovants : notamment une page de données en polycarbonate à la place du papier pour sécuriser le document. “Tous les éléments de sécurité, y compris les informations de personnalisation, gravées irréversiblement au laser, sont protégés, noyés au cœur même de la page de données authentique en polycarbonate”, explique Gemalto sur son site.
Le gouvernement britannique ajoute que l’empreinte carbone liée à la production du passeport sera neutre grâce à différents projets comme des plantations d’arbres. Les passeports seront distribués dès le mois de mars et les citoyens britanniques pourront s’en servir aux aéroports… Sans passer par les files réservées aux détenteurs de passeports de l’Union européenne.
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