L'Europe s'apprêterait à bloquer la reprise des Chantiers de l'Atlantique par Fincantieri
[ACTUALISÉ] Le rachat des Chantiers de l'Atlantique par Fincantieri est-il menacé ? Sans d'importantes concessions de la part de l'entreprise italienne, la Commission européenne s'apprêterait à bloquer le projet selon des sources de Reuters.
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11 mars 2020
La Commission européenne va probablement bloquer le projet de rachat des Chantiers de l'Atlantique, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), par l'entreprise italienne Fincantieri, à moins que ce dernier ne propose d'importantes concessions pour répondre aux inquiétudes de l'exécutif européen sur le plan de la concurrence, a appris Reuters de personnes proches du dossier mardi 10 mars.
La Commission européenne décidera fin avril
Si le gouvernement français est favorable à ce rapprochement, il suscite une vive inquiétude chez les syndicats. En janvier 2019, la Commission européenne avait annoncé l'ouverture d'une enquête sur le projet en raison de ses craintes en matière de concurrence dans le secteur de la construction navale.
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Interrogée par BFM Business, la commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager a refusé de commenter ces informations. "Le dossier est en cours et je ne fais jamais de commentaires en public sur des questions qui ne sont pas tranchées", a indiqué la commissaire, également vice-présidente de l'exécutif européen. Elle a toutefois indiqué qu'une décision était prévue pour fin avril.
Les concessions restent à préciser
On ignore quelles concessions Fincantieri est susceptible de proposer, que ce soit en termes de cessions d'actifs ou de transferts de technologies à des concurrents, ont dit les sources. Le groupe italien espère que les autorités européennes tiendront compte de l'impact de l'épidémie de coronavirus Covid-19 sur les entreprises et sur l'emploi avant de prendre une décision, a dit à Reuters une source proche de Fincantieri.
Un accord conclu en septembre 2017 prévoit le rachat par Fincantieri de 50 % des chantiers navals à l'État français. La France doit aussi prêter 1 % supplémentaire du capital pour donner à Fincantieri le contrôle opérationnel du groupe. Au terme de l'opération, l'État détiendrait toujours 33,34 % des Chantiers de l'Atlantique aux côtés de Naval Group (actionnaire actuel à 11,67 %).
Avec Reuters (Foo Yun Chee à Bruxelles et Elisa Anzolin à Milan; version française Bertrand Boucey)
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