L'Europe marque le pas, les perspectives économiques ne rassurent pas

par Wilfrid Exbrayat
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L'Europe marque le pas, les perspectives économiques ne rassurent pas
Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi. À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 0,38%. Le Footsie britannique a cédé 0,39% et le Dax allemand 0,18%. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi, mais leurs pertes sont modérées, la prudence restant de mise en dépit des éléments positifs venus tant d'Europe que des Etats-Unis.

Mais les perspectives de croissance en zone euro ne laissent pas d'inquiéter et l'hypothèque du Brexit pèse sur le sentiment.

Dans le même temps, Wall Street semble s'installer un peu plus dans le vert, après des débuts hésitants pour elle aussi.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 0,38% à 4.719,17 points. Le Footsie britannique a cédé 0,39% et le Dax allemand 0,18%.

L'indice EuroStoxx 50 lâche 0,27%, le FTSEurofirst 300 0,45% et le Stoxx 600 0,15%.

Les places boursières européennes avaient entamé la séance en hausse, soutenues encore par les propos de Jerome Powell qui s'est engagé vendredi à ce que la Réserve fédérale fasse preuve de patience dans sa politique monétaire cette année. Mais la tendance positive s'est vite dissipée.

Après ces déclarations, les investisseurs seront très attentifs à la publication, mercredi, du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed.

D'un point de vue global, la reprise des négociations commerciales entre Washington et Pékin est également en soi un élément de soutien, tout comme la solide statistique de l'emploi américain publiée la semaine passée, ou encore les initiatives prises par la Chine pour étayer la croissance, telle une nouvelle réduction du coefficient des réserves obligatoires.

La Chine négociera "de bonne foi" pour résoudre le conflit commercial avec les Etats-Unis, a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères.

Reflétant de fait les hésitations de la Bourse, Philip Shaw, économiste d'Investec, souligne que beaucoup d'incertitudes demeurent sur la croissance mondiale, les discussions sino-américaines et l'évolution de la politique monétaire de la Réserve fédérale.

"Il reste encore beaucoup de questions sans réponse", dit-il.

VALEURS

L'indice incluant les valeurs du luxe accuse la plus forte perte sectorielle du jour (-1,11%), se ressentant sans doute encore de l'avertissement lancé par Apple la semaine passée et de ses implications pour la croissance de la Chine.

Le secteur technologique est en tête des hausses, avec un gain de 1,5%. Le spécialiste des semiconducteurs AMS, avec un gain approchant les 10%, est en tête des hausses de l'indice Stoxx 600.

Parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600, on trouve le britannique Centrica (-4,41%), victime d'un abaissement de recommandation de Jefferies d'"acheter" à "conserver".

A WALL STREET

Après un début hésitant, consécutif au bond de plus de 3% de vendredi, Wall Street parvient à se hisser un peu plus nettement en territoire positif.

Neuf des 11 indices sectoriels sont à présent dans le vert, les investisseurs prenant acte des avancées dans le brûlant dossier commercial sino-américain et des propos jugés rassurants du président de la Fed Jerome Powell.

LES INDICATEURS DU JOUR

En Europe, les ventes au détail ont progressé plus que prévu en novembre pour le deuxième mois consécutif, à la faveur d'achats de vêtements et de produits électriques, tandis qu'en Allemagne, les commandes à l'industrie ont fléchi plus que prévu en novembre, attestant d'une économie qui marque le pas après neuf ans de croissance ininterrompue.

Aux Etats-Unis, la croissance de l'activité dans le secteur des services aux Etats-Unis a ralenti plus fortement que prévu en décembre, à son plus bas depuis cinq mois, s'ajoutant à la contraction plus forte que prévu du secteur manufacturier annoncée la semaine passée.

CHANGES

Le dollar, qui avait fait figure d'actif refuge en 2018, est en recul sur un large front et a accentué ses pertes par rapport à la matinée, notamment face à l'euro qui prend 0,63% à 1,1465 dollar. Les dernières déclarations du président de la Réserve fédérale ne plaident pas en faveur d'un dollar fort.

D'autant qu'en dépit de la forte statistique de l'emploi de vendredi dernier, les cambistes pensent que l'économie américaine ralentit, ce qui expliquerait les propos de Jerome Powell.

Face à un panier de devises de référence, le billet reflue pareillement, de 0,48% à 95,719.

En revanche, il se stabilise face au yen, monnaie refuge habituelle, ne perdant plus que 0,04% à 108,48 yens.

TAUX

Le rendement des Treasuries à 10 ans remonte, après avoir fléchi en début de séance, réagissant au médiocre indice ISM des services, dans l'attente des 78 milliards de dollars que le Trésor doit adjuger cette semaine en obligations à trois, 10 et 30 ans.

Le rendement est de 2,669% contre 2,659% vendredi, après être tombé jeudi à 2,543%, la veille de la parution de la robuste statistique de l'emploi américaine de décembre.

Il avait atteint un pic de 3,05% début décembre, profitant de la tourmente boursière induite par les craintes tenant à la croissance mondiale et à la dernière hausse de taux faite par la Réserve fédérale.

Le rendement du Bund à 10 ans remonte lui aussi, à 0,216% (soit près d'un point de base de gain), alors qu'il était en très légère baisse en matinée. Il avait touché la semaine passée un plus bas de plus de deux ans de 0,146%.

Les Pays-Bas, l'Autriche, l'Allemagne, la France et l'Italie devraient tous placer des emprunts prochainement, durant une période qui sera probablement l'une des plus animées du marché primaire cette année.

PÉTROLE

Le marché connait sa cinquième séance de hausse d'affilée, les cours gagnant entre 3% et 3,5%, soutenus apparemment par le nouvel accord de réduction de la production de l'Opep et de ses alliés entrés en vigueur au début de l'année, et par des places boursières qui tendent à se stabiliser un peu plus.

L'offre de l'Opep a diminué de 460.000 barils par jour (bpj) en décembre, un effort supporté en grande partie par l'Arabie saoudite, suivant une enquête Reuters publiée la semaine dernière.

Le brut a gagné près de 12% depuis lundi dernier, sa plus forte progression d'une semaine sur l'autre depuis le début décembre 2016.

Société générale a cependant abaissé lundi ses prévisions pour le prix moyen du pétrole en 2019 en raison des inquiétudes sur la croissance mondiale qui ont alimenté l'aversion au risque sur les marchés pétroliers.

METAUX

L'or et le palladium ont atteint des records, un dollar faible encourageant la demande de métaux. L'once gagne ainsi 0,23% à 1.287,84 dollars.

(Édité par Juliette Rouillon)

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