L'Europe deviendrait importatrice nette de céréales en 2019

A mi-parcours de la campagne céréalière, l’Union européenne fait grise mine. Sur 2018-2019, elle s'attend à redevenir importatrice nette de céréales, achats massifs de maïs obligent. Les difficultés du blé russe à l’export font toutefois les affaires de la France dans les pays tiers.

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L'Europe deviendrait importatrice nette de céréales en 2019
Cette année, la Russie peine à briller à l'export.

L’Union européenne pourrait devenir importatrice nette de céréales. Les courbes des exportations et des importations viennent de se croiser à mi-chemin de la campagne de commercialisation. "Le maïs serait en mesure de faire de l’Europe une zone importatrice nette toute céréales confondues. Il y avait une dynamique, qu’on observait, du fait d’une très forte demande de l’Espagne et des Pays-Bas en maïs. L’Europe reste exportatrice nette en blé tendre et en orges", indique Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre de France AgriMer, l’établissement national des produits de l’agriculture.

L’augmentation des importations européennes de maïs, qui n’ont pas cessé de croître depuis 2014-2015, est aussi liée à l’impact des contingents accordés en 2017 à l’Ukraine. Le pays peut exporter sans droits de douane de plus importantes quantités de blé, de maïs, d’orge, d’avoine, de gruaux et de pellets d’orge. "L’Union européenne doit cesser de multiplier les concessions sur les droits de douanes, cet outil constituant le dernier filet de sécurité à disposition des producteurs face aux crises de prix", s’était insurgée, à l’époque, la Confédération européenne des producteurs de maïs.

Au rayon blé tendre, les exportations européennes reculeraient pour la quatrième campagne consécutive. Début février, elles étaient inférieures de 26% au niveau de l’année précédente. Pendant l’été, l’USDA avait déjà fait part de ses craintes quant à une éventuelle baisse des exportations européennes. En cause, une baisse de la production qui a affecté le volume disponible exportable.

La Russie patine à l'export

A mi-campagne, de bonnes surprises commerciales sont en revanche à mettre au crédit des exportateurs français, avec une hausse de 15% en un an des embarquements cumulés de blé tendre vers les pays tiers depuis ses ports, à 4,29 Mt. Des résultats qui permettent de compenser la baisse des ventes intra-Union européenne. Pour la première fois depuis juillet 2017, le Gasc, qui centralise les achats publics de blé en Egypte, a acheté un lot de blé origine France. 180 000 tonnes de blé tendre français rejoindraient les ports du premier acheteur mondial de blé à l’issue de la campagne 2018-2019, contre 60 000 tonnes en 2017-2018.

La France et la Roumanie ont bénéficié, lors du dernier appel d’offres égyptien, le 29 janvier, d’un regain de compétitivité. Les prix du blé en Russie sont actuellement au plus haut depuis quatre ans. "Le blé meunier russe est un des plus chers au monde, les blés américains étant les plus compétitifs aujourd’hui. Les origines françaises s’inscrivent à des niveaux compétitifs, aux alentours de 240 dollars la tonne", explique Marc Zribi. Environ 35 Mt de blé seraient exportées par la Russie en 2018-2019, contre 40,2 Mt l’an dernier.

Une raréfaction de l’offre portuaire et une restriction "implicite" des exports, couplée à la mise en place de contrôles sanitaires renforcés, plombe le développement commercial international du secteur, qui a pris une place toujours plus grande ces dernières années hors de ses frontières. Des incertitudes demeurent également sur le niveau de production anticipé à la fin de la campagne céréalière – 67 Mt selon le ministère russe de l’Agriculture, contre 75 Mt pour le cabinet d’analyse UkrAgroConsult et 80 Mt d’après les estimations du cabinet Sovecon.

Le Brexit, prochain enjeu agricole

Au cours des prochains mois, les experts de France AgriMer recommandent de suivre l’impact de la baisse du coût du fret – le Baltic Dry Index a perdu 51% depuis le mois de janvier, et est au plus bas depuis juillet 2017. "Cela va de pair avec le ralentissement anticipé de l’économie mondiale", souligne Marc Zribi. En France, les professionnels de l’agroalimentaire gardent, eux, un œil sur l’évolution des négociations liées au Brexit : 400 000 tonnes de maïs prennent chaque année la route du Royaume-Uni.

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