Plus que jamais l’euro est ballotté au gré des peurs et anticipations des marchés. Cette après-midi, la monnaie européenne est passée sous le seuil des 1,28 dollar à 1.2727 dollar pour toucher son plus bas depuis avril 2009. Une baisse dans la foulée de l’annonce par l’agence de notation financière Moody’s de son intention d'abaisser la note souveraine du Portugal "dans les trois mois" en raison de la "récente détérioration des finances publiques et des faibles perspective de croissance à long terme" du pays.
Les trésoreries restent chahutées
Mais cette chute de l’euro est censée faire des heureux : les industriels, et parmi eux bien sûr les exportateurs. Dans tout manuel d’économie, une baisse de la monnaie est en effet bonne pour les exportations et en miroir, cela affecte les importations. Pour autant, Matthieu Crouzet, conseiller scientifique du CEPI, relativise l’effet à l’export : « Une grande partie des exportations de la France se fait en zone euro. Donc l’impact de la baisse est nul. D’autre part, si l’on compare notre balance commerciale avec celle de l’Allemagne, nos faibles résultats à l’export ne sont manifestement pas à mettre sur le seul dos de l’euro… » De plus, comme le note Denis Ferrand, directeur général de COE-Rexcode, «l’aspect positif de cette dépréciation pour les industriels est contrebalancé par un quasi doublement du prix des matières industrielles, exprimées en euro, en l’espace d’un an. »
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Pour l’économiste de COE-Rexcode, la reprise de l’activité grâce à l’export pose aussi un autre problème : « Nous sommes dans un contexte particulier où les trésoreries des entreprises sont lessivées, donc très fragiles. Hors, l’export peut solliciter de la trésorerie pour relancer la machine. Une équation difficile pour les entreprises et qui montre combien est importante la question du crédit. Sur ce point, on constate une accélération des demandes auprès du médiateur.» A les en croire, la baisse historique de l’euro ne serait pas tant une chance qu’un problème macroéconomique de faible impact sur les entreprises. « Pour les grandes entreprises bénéficiant de contrats longs un euro fort est pénalisant. On peut bien évidemment citer Airbus. Pour cette entreprise, et celles dans son cas, une baisse est relativement profitable, mais uniquement si elle se poursuit sur plusieurs semestres », explique Matthieu Crouzet.
Sur ce dernier point, COE-Rexcode spéculait sur un euro pour 1,25 dollar, mais en 2011. Un palier qui risque d’être atteint plus vite qu’attendu selon Denis Ferrand, « La dépréciation est arrivée plus vite qu’anticipée, et il y a encore un fort potentiel de baisse du fait d’une probable remontée des taux directeurs américains avant ceux de l’Europe. »
Un bon point pour Airbus et autres grandes firmes. Pour les autres.
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