L'euro change
Que d’alarmisme. « L’euro plonge, l’euro chute, l’euro est au plus bas »… « Les économistes prévoient l’éclatement de la zone euro.» Autant de titres anxiogènes et quelque peu outranciers. Il faut savoir raison garder. Tout d’abord, l’euro est loin d’être à son plus bas. Juste pour mémoire, lors de sa création, l’euro était à 1.168 dollar. En janvier 2000 il atteignait les 0.8252 face au dollar. Mieux, son cours moyen depuis sa création est de 1.18 dollar, soit le cours atteint ce lundi dans l’après-midi.
Ensuite, comme nous l’expliquent à l’envi les industriels, un euro sous la barre de 1.20 dollar dope mécaniquement les pays dont la croissance est tirée par le commerce extérieur, au premier rang desquels l’Allemagne, mais aussi l’Italie et dans une moindre mesure la France. Chacun le sait, toute entreprise fabriquant en zone euro et libellant ses ventes en dollars est gagnante dans la configuration actuelle. Mieux, selon les économistes, une baisse de 10% de l’euro face aux principales devises ajoute à moyen termes environ 0.5 point de croissance au PIB.
Et, comme le rappelait dimanche Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe, « les données fondamentales montrent que l'économie européenne se porte mieux que celles du Japon et des Etats-Unis.» Lequel président de l’Eurogroupe réclamait néanmoins une meilleure gouvernance et solidarité au sein de la zone euro. Une gouvernance qui serait à même de calmer « les doutes » sur la zone euro et freiner ainsi les ardeurs spéculatives et quasi hystérique sur la monnaie européenne. Mais dire que l’euro à 1.20 est un drame est un mensonge. L’euro à 1.20 dollar c’est juste un retour vers l’équilibre des échanges.
Fabrice Frossard
Rédacteur en Chef