L'Etat italien se tient prêt à aider Monte dei Paschi
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\ 13h17
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Le plus vieil établissement bancaire du monde encore en activité doit lever cinq milliards d'euros d'ici la fin de l'année sous peine de liquidation mais la mise en oeuvre de ce projet est compliquée par la victoire du "non" au référendum constitutionnel de dimanche, après lequel le président du Conseil, Matteo Renzi, a annoncé son intention de démissionner.
A la Bourse de Milan, le titre de la banque toscane perdait 2,68% à 18,18 euros vers 11h30 GMT alors que l'indice des valeurs bancaires italiennes gagnait 3,26%.
L'une des sources a déclaré mardi que la banque étudiait l'éventualité d'une recapitalisation "préventive" par l'Etat. Deux autres sources ont rapporté qu'un décret du gouvernement italien autorisant un renflouement par l'Etat était prêt mais que son entrée en vigueur dépendrait de l'évolution de la situation politique dans les jours à venir.
En cas d'injection de fonds publics, les investisseurs institutionnels détenteurs d'obligations subordonnées seraient mis à contribution, conformément à la réglementation européenne.
Les actionnaires individuels, qui détiennent 2,1 milliards d'euros de la dette junior de Monte dei Paschi, seraient soit épargnés soit remboursés, a précisé une source proche du dossier.
Le Trésor et italien et Monte dei Paschi n'étaient pas disponibles pour un commentaire dans l'immédiat.
CONSEIL D'ADMINISTRATION REPORTÉ
L'administrateur délégué de Monte dei Paschi devait s'entretenir dans la journée avec des responsables de la Banque centrale européenne (BCE), selon trois sources proches du dossier.
Un conseil d'administration initialement prévu ce mardi a été reporté à mercredi ou jeudi, a précisé l'une des sources.
Le directeur financier de la banque, Francesco Mele, a dit la semaine dernière qu'en cas d'échec du plan de recapitalisation, Monte dei Paschi devrait probablement faire l'objet d'un "bail in", un renflouement impliquant l'Etat, après mise à contribution des actionnaires, des créanciers obligataires et des plus gros déposants.
Matteo Renzi a annoncé dès dimanche soir qu'il allait démissionner, tirant ainsi les conséquences de la défaite cinglante de son gouvernement au référendum constitutionnel. Mais le président Sergio Mattarella lui a toutefois demandé de rester en fonctions jusqu'à l'adoption du budget 2017 par le Parlement, ce qui pourrait intervenir dès vendredi.
Selon une information du Financial Times publiée mardi, les banquiers conseils de Monte dei Paschi ont demandé à l'établissement de se tenir prêt pour une recapitaisation de l'Etat ce week-end.
Classée dernière des tests de résistance européens pratiqués l'été dernier, la banque toscane comptait s'assurer l'engagement ferme d'un ou plusieurs investisseurs stables et lancer une augmentation de capital dès mercredi ou jeudi.
Mardi, elle a annoncé que son offre de conversion de titres de dette en actions, l'une des composantes de son plan de recapitalisation, lui avait permis de lever un total de 1,029 milliard d'euros.
(Paola Arosio, Stefano Bernabei et Giuseppe Fonte; Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)