Il y a urgence à former les salariés les plus fragiles ! C'est en substance le message qu'a voulu faire passer Laurent Wauquiez, le secrétaire d'Etat à l'emploi, en signant ce matin un accord cadre avec les partenaires sociaux.
L'accord vise à mettre en place un dispositif de formation extraordinaire pour les salariés qui risquent le plus de perdre leur emploi, pour ceux en situation de chômage partiel et pour les demandeurs d'emploi. Quelque 130 000 personnes devraient bénéficier de ces mesures, financées par l'Etat à hauteur de 160 millions d'euros et par une enveloppe de 200 millions d'euros versée par le Fonds unique de péréquation (FUP), l'organe paritaire gérant les excédents des fonds de la formation professionnelle.
Le dispositif se décomposera en quatre types d'actions, qui seront relayées sur le terrain par les Organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA). D'abord, 15 000 salariés peu qualifiés seront ciblés afin de leur faire suivre une formation qualifiante et renforcer leur employabilité. Coût total : 76 millions d'euros.
Ensuite, le dispositif permettra à 30 000 personnes en chômage partiel de se former pendant leur période d'inactivité, pour 54 millions d'euros. L'allocation de fin de formation, pour les chômeurs ayant suivi une formation longue dépassant la durée de leur indemnité chômage, sera financée à hauteur de 160 millions d'euros.
Enfin, le dispositif financera des formations pour 60 000 personnes licenciées économiques bénéficiant d'une Convention de reclassement personnalisée (CRP), pour un coût de 70 millions d'euros.
Le calendrier est serré, l'Etat souhaitant aller très vite. « En temps de crise, nous avons besoin de nous doter d'outils d'urgence, explique Laurent Wauquiez. Il faut concilier deux exigences : agir vite et mener des réformes de fond ». D'ici à la fin avril, les seront invités par le FUP à proposer des actions entrant dans le cadre de cet accord. Puis, à partir de la mi-mai, les dossiers seront instruits par un comité ad hoc du FUP, et les actions pourront être lancées sur le terrain.
Arnaud Dumas