L'élimination du goût de bouchon passe au stade industriel
Après trois ans de R&D et quelques milliers de tests, Rosa a vu le jour. Cet équipement, développé par le portugais Amorim, fabricant de bouchons de liège, vise à éliminer une grande partie du trichloroanisole 2,4,6 (TCA), un composant naturel du liège qui se développe lors du traitement des bouchons et qui est responsable du goût de bouchon. Le système est basé sur une distillation par entraînement à la vapeur contrôlée au cours de laquelle l'eau sous pression extrait les corps volatils des cellules du liège. Ce procédé, connu pour sa capacité à extraire le TCA, n'avait jusqu'à présent jamais pu être développé à l'échelle industrielle. L'une des difficultés majeures était d'éviter une recontamination par la vapeur. « Nous avons découvert que le débit de l'eau et la température de la vapeur influaient sur l'efficacité du procédé. Le bon équilibre a dû être déterminé », explique Miguel Cabral, directeur du département R&D d'Amorim. Autre difficulté : l'effet néfaste des hautes températures sur le liège. Là encore, le juste équilibre a dû être déterminé et le traitement des bouchons entiers et des rondelles se fait par lots et non en continu.
Une stratégie globale
Dernièrement, trois laboratoires, anglais, allemand et français (Excell), ont validé le procédé Rosa à l'échelle industrielle et montré que 70 à 80 % du TCA étaient éliminés dans les granulés de liège. Aujourd'hui, trois usines d'Amorim utilisent ce procédé sur les granulés. L'application de Rosa pour le liège naturel et les bouchons techniques est encore en développement. « Cet équipement, insiste Miguel Cabral, fait partie d'une stratégie "anti-TCA" globale qui inclut d'autres mesures comme l'amélioration des techniques de récolte et de contrôle du liège. »