L'écart d'activité se creuse entre l'Allemagne et la France
L'écart s'est creusé entre les économies françaises et allemandes au mois de décembre, selon l'indice Markit publié ce lundi 16 décembre.
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Mis à jour
16 décembre 2013
La timide reprise du secteur privé européen s'est accélérée à un rythme plus soutenu que prévu en décembre, selon les premières estimations des indices PMI des directeurs d'achats, qui illustrent cependant une nouvelle fois l'écart croissant entre l'Allemagne et la France, les deux poids lourds de la zone euro. Publié ce 16 décembre, l'indice composite Markit de la zone euro, qui mesure la croissance à la fois dans l'industrie et les services, est ressorti à 52,1 dans sa version préliminaire contre 51,7 en novembre. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une hausse limitée à 51,9. Cet indice reste ainsi pour le sixième mois d'affilée au-dessus de la barre des 50 qui sépare croissance et contraction.
La composante nouvelles commandes s'est inscrite à 52,2 contre 51,8 en novembre, affichant ainsi son cinquième mois d'affilée de hausse, évolution qui semble suggérer que la reprise devrait se prolonger en 2014.
"Il est encourageant de voir cette hausse de l'indice général. Il rassure sur le fait que la reprise est toujours sur les rails (...) Ce qui est inquiétant, c'est que cette reprise est déséquilibrée", a déclaré Chris Williamson, économiste en chef chez Markit, soulignant la divergence de plus en plus marquée entre la France et l'Allemagne.
Le secteur privé allemand a connu en décembre un huitième mois consécutif de croissance, sous l'impulsion des exportations manufacturières. En revanche, en France, l'activité dans le secteur privé s'est contractée pour le deuxième mois consécutif en décembre, à un rythme encore plus fort qu'en novembre sous l'impact d'une baisse des nouvelles commandes. Selon Chris Williamson, les indices PMI de décembre laissent entrevoir un produit intérieur brut (PIB) de la zone euro dans son ensemble en hausse de 0,2% sur le quatrième trimestre.
l'indice pmi de l'industrie au plus haut depuis 31 mois... mais la france à la traine
"Le rebond de l'indice PMI composite du mois de décembre est encourageant et devrait apaiser les inquiétudes sur la viabilité de la reprise", a déclaré Martin van Vliet, économiste chez ING. "Mais il ne faut pas non plus s'emballer, le niveau toujours très bas de l'indice général vient nous rappeler que la reprise reste fragile et brouillonne."
Pour le seul secteur des services, qui représente quelques deux tiers de l'économie de la zone euro, l'indice PMI recule à 51,0 contre 51,2 en novembre et un consensus de 51,5. En revanche, l'indice PMI du secteur manufacturier est au plus haut depuis 31 mois, à 52,7, contre 51,6 en novembre et un consensus de 51,9.
En France, l'indice des services a reculé à un plus bas de six mois à 47,4 contre 48,0 un mois plus tôt, alors que le consensus des économistes tablait sur 49,0. La contraction s'est de même accentuée dans le secteur manufacturier, l'indice correspondant reculant à un plus bas de sept mois à 47,1, là où les économistes anticipaient 49,1. Ces données "dressent un tableau inquiétant de l'économie française en cette fin d'année 2013", a estimé Andrew Harker, économiste de Markit. "Après le retour à la contraction observé en novembre, la baisse de l'activité s'accélère en décembre, tendance résultant d'un recul des nouvelles affaires que les répondants attribuent à la réticence de leurs clients à engager de nouvelles dépenses", a-t-il ajouté.
En Allemagne, l'indice des services a également fléchi, à 54,0 contre 55,7 en décembre et un consensus de 55,5, mais en se maintenant nettement au-dessus de la barre des 50. L'indice PMI manufacturier a quant à lui progressé à 54,2 contre 52,7 en novembre, à son plus haut depuis deux ans et demi et au-dessus du consensus des économistes qui était à 53,0. "Le PMI laisse prévoir une croissance de 0,5% ou peut-être même de 0,6% sur le trimestre, soit une accélération par rapport au troisième trimestre et cette croissance semble bien partie pour se prolonger au premier trimestre 2014", a déclaré Chris Williamson.
Avec Reuters (Benoit Van Overstraeten, Véronique Tison)
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