L’avenir de l’industrie est-il dans l’open source ?
Les signaux s’accumulent. L’industrie "traditionnelle" serait de plus en plus tentée par l’open source.
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C’était déjà le cas dans l’électronique, avec notamment la carte Arduino. La santé et l’automobile y trouveraient aussi aujourd’hui un relais d’innovation crédible, voir incontournable. Un article de The Economist intitulé "When code can kill or cure" (dans le cahier spécial technologie du N° du 2 juin 2012) explique qu’utiliser un modèle "open source" à la conception des équipements médicaux promet d’accroître la sécurité et l’innovation. Basés aujourd’hui sur des systèmes ultra-propriétaires, les équipements médicaux, défibrillateurs, pompes à insulines sont parfois soumis à des défaillances bien plus graves qu’un simple plantage d’ordinateur. Sans parler des tentations des hackers de prouver la vulnérabilité de ces systèmes au piratage.
Les fabricants n’ont pas accès aux meilleures des techniques pour les sécuriser, avance l’article. Et la FDA ne contrôlerait pas, comme elle pourrait le faire, leur qualité. Des chercheurs proposent donc de développer en mode open source une pompe à infusion générique, un système de télémédecine, un scanner, voir un système de robot chirurgie. Pour que les fabricants bénéficient ensuite d’une plateforme commune, plus facile à entretenir et à maintenir. La FDA semble suivre. Et finance un programme de 10 millions de dollars pour développer un système d’interopérabilité de branchement plug and play pour des équipements de santé.
L’automobile aussi s’y met. Après avoir goûté au bénéfice d’une plate-forme standardisée pour l’informatique embarquée (Autosar), les constructeurs automobiles commencent aussi à lorgner sur l’open source pour rendre communicantes les véhicules. Pas pour le divertissement et les reliés à internet, mais bien pour les faire interagir avec leur conducteur, voire leur environnement. Un des nouveaux OpenLab de PSA Peugeot Citroën travaillerait sur cet axe. Mais il n’est pas le seul. Les constructeurs allemands aussi sont sur la piste. Et l’Americain Ford, vient d’ouvrir un laboratoire au cœur de la Silicon Valley, exactement avec cette philosophie.
Et c’est sans parler des FabLab, ces ateliers de fabrications open source à partir de fichier numérique, qui séduisent de plus en plus d’entreprises. Les PME y voient là non seulement un moyen de fabriquer leur premier prototype, mais également d’inscrire leurs développements dans une communauté, qui va les faire évoluer. Et, par ricochet, lui permettre de les imposer sur le marché. Les grandes entreprises, un moyen de changer le process d’innovation.
C’est en tout cas la voie la plus prometteuse pour conquérir les nouveaux secteurs du numérique : énergie, ville, santé, robotique… A suivre.
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