L'Arcep lance le processus d'attribution des fréquences 5G en France

Attendu de longue date par les opérateurs de télécoms, le processus d'attribution des fréquences 5G est enfin lancé en France. Jeudi 21 novembre, l'autorité de régulation du secteur - l'Arcep - a transmis son cahier des charges au gouvernement.

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L'Arcep lance le processus d'attribution des fréquences 5G en France
La 5G est déjà disponible dans neuf pays européens. /Photo d'archives/REUTERS/Sergio Perez

L'Arcep, autorité de régulation des télécoms en France, a transmis jeudi 21 novembre au gouvernement le cahier des charges pour l'attribution aux opérateurs des fréquences 5G. Une initiative attendue de longue date pour le déploiement de la technologie mobile de nouvelle génération.

Le gouvernement privilégie une taille de bloc réduite

L'Arcep annonce avoir pris acte du fait que le gouvernement a privilégié une taille de bloc de 50 MHz pour la première phase d'attribution de fréquences à quatre opérateurs maximum, alors qu'elle-même proposait une taille de 60MHz. Elle ajoute avoir transmis au gouvernement une procédure conforme à la décision qu'il a prise.

Après cette première phase, le reste des fréquences disponibles, soit 110 MHz, seront réparties aux enchères. Chaque opérateur ne pourra pas disposer au final de plus de 100 MHz.

L'Arcep "extrêmement vigilante" pour le prix des fréquences

L'Arcep souligne qu'elle "sera extrêmement vigilante au niveau retenu pour le prix de réserve" des fréquences, qui sera fixé par le gouvernement et devra lui être soumis pour avis. Dans un entretien accordé au Figaro, son président Sébastien Soriano estime qu'un prix plancher de 1,5 milliard d'euros pour la totalité des fréquences est un "grand maximum".

Cela reviendrait à un prix de 250 millions d'euros pour chacun des quatre premiers blocs et de 50 millions d'euros pour les 11 blocs suivants mis aux enchères. "Compte tenu du processus d’enchères, qui sera très disputé, le prix final de l’attribution sera bien supérieur au prix de réserve", explique-t-il.

Dans son communiqué, l'Arcep se dit prête à conduire la procédure d’attribution des fréquences afin que les opérateurs puissent proposer de premiers services 5G en 2020.

Des opérateurs préoccupés

Les règles du jeu de cette procédure sont attendues fébrilement par les opérateurs français - Orange, SFR, filiale d'Altice Europe, Bouygues Telecom et Free (Iliad) - préoccupés par l'envolée des prix lors des enchères 5G en Italie et en Allemagne pour quelque 6,5 milliards d'euros dans les deux cas. Les marchés s'inquiètent du coût potentiellement élevé de ces fréquences au moment où les acteurs français, éprouvés par des années de guerre des prix dans le secteur, doivent déjà mettre les bouchées doubles pour finir de déployer la 4G et la fibre sur le territoire.

La dernière adjudication de fréquences avait permis à l'État en 2015 de lever 2,8 milliards d'euros. Les fréquences 5G qui seront prochainement attribuées se situent dans la bande 3,4-3,8 GHz.

Enjeu politique pour Emmanuel Macron

Alors que la 5G visait principalement à l'origine à aider les entreprises à se développer grâce au haut débit, elle est également devenue un enjeu politique pour Emmanuel Macron, qui souhaite en faire le symbole d'une France moderne et aux avant-postes du numérique.

La 5G est déjà disponible dans neuf pays européens, dont l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Irlande, l’Allemagne et l’Italie, faisant de la France l’un des derniers grands pays du continent à adopter cette nouvelle technologie.

Selon la Fédération française des télécommunications, la 5G permettra de télécharger des données dix fois plus rapidement que la 4G et sera également beaucoup plus fiable.

Avec Reuters (Mathieu Rosemain, Gwénaëlle Barzic, Bertrand Boucey et Jean-Philippe Lefief)

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