L'ANSSI place son cyber campus dans les starting-blocks
Lors de la présentation de ses voeux, le 21 janvier, l'agence de cybersécurité française (ANSSI) a rappelé son engagement en matière de coopération entre les organismes publics et les entreprises. Cette approche se concrétisera en 2020 avec la création d'un Cyber campus en région parisienne qui permettra aux acteurs d'améliorer leurs échanges en matière de cybersécurité.
A l’occasion des vœux de l'ANSSI, le 21 janvier, Guillaume Poupard, directeur général de l’agence de cybersécurité française a dévoilé les grandes orientations de l’organisme pour les dix années à venir. Prônant une collaboration plus étroite entre les acteurs étatiques et économiques, l’organisme concrétisera cette approche avec la création dans les prochains mois d’un Cyber campus dont le site principal sera situé en région parisienne. Il aura pour objectif est de renforcer les synergies public/privé et permettre aux acteurs de tester leurs algorithmes avec des données glanées par l'ANSSI. « Nous avons un rôle à jouer dans la cohésion de l’écosystème cyber français. C’est pour moi la priorité », a ainsi déclaré Guillaume Poupard. « Le cyber campus est un projet majeur dont nous avons besoin pour continuer à avancer ».
Brasser public et privé
A la tête de cette ambition, se trouve Michel Van Den Berghe, directeur général d’Orange Cyberdéfense, à qui le Premier ministre Edouard Philippe a confié cette mission en juillet 2019. Depuis son annonce, le projet suscite un vif intérêt des acteurs publics et privés : de nombreuses communes ont souhaité accueillir le campus sur leur territoire, tout comme les entreprises de cybersécurité qui ont candidaté pour le rallier. « J’ai été enthousiasmé par les premiers retours : personne ne m’a posé la question du pourquoi d’une telle initiative, mais plutôt de savoir où il se situera le campus et qui y participera. Tout l’écosystème français est convaincu que cela est indispensable et que nous étions sur le bon tempo ». Le Michel Van Den Berghe a affirmé que le projet a reçu le soutien d’une soixantaine d’acteurs, de grands groupes comme Atos, Capgemini, Thales, Orange, mais aussi de nombreuses PME et start-up. « Nous avons imaginé un campus opérationnel, où les gens viennent travailler et partager au quotidien. Ce n’est pas une simple galerie marchande avec le label ANSSI », affirme le DG d’Orange.
Inclure les organismes de formation
Il sera également ouvert aux acteurs étrangers, tels qu’IBM, Microsoft et Cisco, qui ont déjà exprimé leur intérêt. Enfin, plusieurs organismes de formation et de recherche pourraient être de la partie, qu’il s’agisse de l’Epita, de l’institut Polytechnique ou Simplon. Ce devrait aussi être le cas des chercheurs de l’Inria pour qui la cybersécurité est devenue le principal axe de recherche dans le nouveau contrat stratégie pour les quatre prochaines années, comme l’a rappelé Bruno Sportisse, PDG de l’Inria.
Le projet attend désormais le feu vert du gouvernement pour être officiellement lancé, les politiques devant aussi établir quels seront les acteurs publics qui rallieront ce campus de la cybersécurité.