L'Américain Merck taille dans ses usines françaises
Les salariés des deux usines auvergnates de l'Américain Merck sont dans une position délicate. La filiale française MSD-Chibret, qui opère ces sites, a récemment dévoilé un plan de restructuration. Ce projet a été annoncé par la direction le 23 septembre, lors d'un comité d'entreprise. L'usine de fabrication de principes actifs de La Vallée, située à Saint-Germain-Laprade (Haute-Loire), sera particulièrement touchée. Dans un premier temps, la direction prévoit de réduire sa masse salariale avec l'ouverture d'un plan de départs volontaires. Les effectifs devront passer de 175 salariés à 140 d'ici la fin de l'année. Mais pour les salariés dont les postes auront été conservés, l'avenir n'est pas des plus certains. Le groupe a en effet annoncé la possibilité de vendre le site. Il prévoit d'ailleurs de chercher un repreneur. Installée dans le bassin du Puy-en-Velay depuis 1985, l'usine de La Vallée fabrique quatre substances actives : l'oméprazole magnésium, le losartan (utilisé pour la fabrication de l'antihypertenseur Cozaar), le fosaprépitant diméglumine et le timolol maleate. Mais ce site est confronté à une baisse continue des volumes produits, notamment depuis la tombée dans le domaine public en 2010 du losartan, qui est le principal principe actif fabriqué sur le site. Un coup dur pour l'usine, qui a vu les volumes de production de cet API baisser d'un tiers en trois ans.
Le site Riom-Mirabel également visé
VOS INDICES
source
200 -2.44
Avril 2023
PVC
Base 100 en décembre 2014
100 +0.1
Avril 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
146.8 -4.49
Avril 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
Le projet de restructuration vise également le site de Mirabel, à Riom, près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), qui emploie 664 personnes. Racheté par Merck en 1973, il fabrique l'antibiotique Invanz (ertapénem sodique), les collyres contre le glaucome Cosopt (dorzolamide-timolol), Trusopt (dorzolamide) et Timoptol (timolol) ainsi que l'antifongique Cancidas (caspofungin). Il conditionne également, sans les fabriquer, l'antibiotique Tienam (imipénam et cilastative) et le médicament ophtalmologique Mectizan (ivermectin). Enfin, l'usine abrite aussi un centre de recherche. « Le site de Riom- Mirabel doit relever deux défis : la baisse du nombre d'études de toxicologie réalisées au sein du groupe (pour son site de R&D) et les conséquences d'une concurrence accrue sur les marchés matures et émergents dans la production pharmaceutique », explique un porte-parole du groupe. Dans ce cadre, Merck va mettre en place un plan de départs volontaires concernant 80 personnes. Selon des sources syndicales, il concernera des employés travaillant dans la recherche et le développement, dans la production et dans les services financiers. Toujours d'après les syndicats, le plan proposerait également « des mutations/changements de poste avec modifications du contrat de travail liées à la réorganisation ». « Ces mesures n'entraîneraient pas de licenciements contraints selon la direction, à condition que les propositions de modifications de contrat de travail soient acceptées », précisent-ils. La filiale française du laboratoire américain recense environ 3 000 salariés, répartis sur cinq sites de production et deux centres de recherche, spécialisés dans la santé humaine et animale. Elle a généré 1,7 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2012. Basée à Courbevoie (Hauts-de-Seine), elle représente la 3e filiale la plus importante du groupe américain.