L’américain 3D Systems s’empare du numéro un français de l’impression 3D
Deuxième fabricant mondial d’imprimantes 3D professionnelles, l’américain 3D Systems a profité des difficultés passagères de Phenix Systems pour mettre la main sur la technologie du français. Au nez à la barbe d’Arnaud Montebourg et du Groupe Gorgé.
Une nouvelle pépite quitte la France. Le rachat du fabricant d’imprimantes 3D Phenix Systems par l’américain 3D Systems, numéro deux mondial du secteur, vient d’être finalisé. Le 12 juin 2013, au moment de la signature de la proposition d’achat, 3D Systems insistait sur la "technologie unique Direct Metal" du français, un frittage laser qui se distingue par la qualité de la poudre de céramique développée par Phenix.
L’annonce a des allures de raté pour Arnaud Montebourg, alors que va s'ouvrir le premier salon français de l'impression 3D. Le ministre du Redressement productif a récemment qualifié les technologies de fabrication additive de "révolution". Il a aussi joué un rôle important au printemps, lors du rachat de Phidias Technologies, autre fabricant français d’imprimantes 3D, par le Groupe Gorgé. A l’époque, Raphaël Gorgé, son président affirmait : "Arnaud Montebourg a bien joué son rôle. Il a eu vent très tôt de la volonté des responsables de Phidias Technologies de vendre leur entreprise et a compris le risque de rachat par une société étrangère. Il a pensé à nous comme repreneur potentiel et nous a contactés. Cela nous a permis d’acheter Phidias au nez et à la barbe de concurrents étrangers".
Année difficile pour Phenix
L’histoire ne s’est pas répétée. Les actionnaires majoritaires de Phenix Systems voulaient vendre après une année difficile marquée par une baisse du chiffre d’affaires au moment même où le Groupe Gorgé finalisait l’achat de Phidias. Malgré ses ambitions affichées dans le domaine – nouveau pour lui – de la fabrication additive, Gorgé reste une entreprise de taille moyenne, avec ses 208 millions d'euros de chiffre d’affaires. En face, 3D Systems est entièrement dédié à la fabrication additive et s’est montré prêt à acheter 93% des actions de Phenix à plus du double du cours de Bourse.
Ce rachat d’une pépite française n’est cependant pas isolé. Les start-up françaises, dans le domaine des nouvelles technologies, sont nombreuses à, passer sous pavillon étranger. On peut le regretter, mais la vente de Phenix Systems ne mérite pas l’opprobre.
Patrice Desmedt
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