L’alliance entre PSA et General Motors affaiblie
PSA et General Motors ne sont plus certains de développer ensemble la plate-forme EMP1 destinée aux petits véhicules.
Si tous les observateurs se concentrent sur le futur partenariat entre PSA et le chinois DongFeng, l’alliance actuelle entre PSA Peugeot Citroën et General Motors semble de plus en plus mal en point. Et c’est le groupe français qui le reconnaît dans un communiqué, mercredi 23 octobre. "Le projet de développement d'une plate-forme commune du segment B avec GM fait actuellement l’objet d’un réexamen de même que les dispositions correspondantes de l'accord de développement", admet PSA.
Développement PSA
Dans les bureaux du centre de R&D de PSA, à Vélizy (Yvelines), on rapporte que depuis cet été, les représentants de General Motors ne seraient plus très assidus aux réunions de travail sur la future petite plate-forme EMP1. Les ingénieurs de PSA auraient eux conclu qu’il valait mieux développer seuls la plateforme, jugeant leur modèle plus performant que les éléments techniques fournis par General Motors. "On s’aperçoit que le modèle économique serait difficile à atteindre", a par ailleurs souligné un porte-parole du groupe, qui évoque une décision rapide sur le développement commun ou non de l’EMP1.
VOS INDICES
source
34165.84 +1.9
20 Septembre 2023
Palladium - prix d'achat
€/kg
78.9 +8.98
Août 2023
Cours des matières premières importées - Pétrole brut Brent (Londres) en euros
€/baril
141.6 =
Juillet 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 29.10 − Véhicules automobiles
Base 100 en 2015
Le français ne chiffre pas la remise en cause de ce projet de plate-forme pour les petits véhicules du segment B mais reconnaît que ce renoncement pourrait conduire à une baisse des synergies au sein de l’alliance. Elles sont pour le moment estimées à 1 milliard de dollars par an (720 millions d’euros) à partir de 2016.
Projet clé
Ce projet était en effet l’un des piliers de l’alliance avec l’américain, à côté des développements communs de petits monospaces (Opel Mériva/Citroën C3 Picasso) et de crossovers de segment C (Opel Zafira/Peugeot 3008). La nouvelle plateforme EMP1 devait être utilisée à partir de 2017 pour les futures Citroën DS3, Opel Corsa et Peugeot 208. "La base de développement n’est pas 100% PSA, elle sera composée d’éléments existants sur la PF1 et d’éléments nouveaux, expliquait encore fin janvier Jean-Christophe Quémard, le directeur des programmes du français. Nous la découperons ensuite en éléments de travail, que nous confierons à des ingénieurs de PSA et d’Opel, selon les domaines de compétences".
Le président du directoire Philippe Varin chiffrait à la même époque la production commune de véhicules PSA et GM sur la nouvelle plate-forme à 1,5 million de véhicules. Un chiffre qui va devoir être revu à la baisse, tandis que les coûts de conception de la plate-forme vont grimper pour PSA.
Alliance européenne
Le groupe français tente cependant de rassurer ce matin sur le futur de l’alliance avec General Motors. "De nouveaux projets sont en cours d’analyse", peut-on lire dans le communiqué. Mais dans les centres de R&D du groupe, les ingénieurs se montrent sceptiques. L’alliance se restreint pour le moment à l’Europe. Le projet de développement d’une boite automatique à double embrayage, qui fait cruellement défaut aujourd’hui sur les véhicules du groupe français, a été abandonné.
Elle sera finalement achetée à un fabricant japonais. Les synergies achats comme la collaboration sur la prochaine génération de moteurs EB ne seraient pas non plus aussi florissantes qu’annoncées. "On se pose beaucoup de questions, reconnaît un ingénieur. Toutes les équipes demandent aujourd’hui à avoir plus d’infos sur la santé du groupe et surtout sur l’avenir".
Pauline Ducamp
SUR LE MÊME SUJET
L’alliance entre PSA et General Motors affaiblie
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir