L'Allemagne s'inquiète de la perte de son attractivité
C'est une première depuis 2001. En 2012, les investissements de l'industrie chimique allemande à l'étranger ont atteint 7,7 milliards d'euros, soit une augmentation de 25 % en un an. En parallèle, les investissements dans l'industrie chimique en Allemagne ont stagné, à 6,3 Mrds €. Pour la première fois en 11 ans, les investissements à l'étranger ont ainsi été supérieurs à ceux effectués sur le sol allemand, s'inquiète la Fédération allemande de l'industrie chimique (VCI). Selon Utz Tillmann, directeur général de la VCI, « l'accroissement des coûts de l'énergie pour l'industrie en Allemagne a mis nos entreprises sous haute pression. Elles semblent trouver de meilleures conditions de production à l'étranger, en particulier aux États-Unis, lesquelles leur permettent de sécuriser leur compétitivité. Nous en appelons aux décideurs politiques pour mettre en place une transition énergétique accessible pour que ce phénomène ne devienne pas une tendance ». Avec l'explosion de l'exploitation des gaz de schiste aux États-Unis depuis 2009 et le poids sur les prix de l'énergie induits par les politiques de transition énergétique outre-Rhin, l'Allemagne ne tient plus la cadence. La VCI calcule que les prix de l'électricité sont 2,5 fois plus chers et ceux du gaz trois fois plus chers qu'outre-Atlantique. De fait, au cours des trois dernières années, les investissements d'entreprises chimiques allemandes pour la construction ou l'extension d'unités de production ont atteint les 6,5 Mrds € en Amérique du Nord. Rien qu'en 2012, ces investissements ont bondi de 54 % pour atteindre 3,2 Mrds € ! L'an dernier, les investissements de la chimie allemande en Asie et en Amérique latine ont en parallèle augmenté de 27 %, à 2,6 Mrds €, grâce, selon la VCI, à la demande toujours croissante et dynamique des marchés émergents. Notant au passage que pendant ce temps, la demande en produits chimiques en Europe continue de stagner et que les perspectives de croissance du marché sont prudentes pour les prochaines années.