L’Allemagne dénonce un incident dont la gravité a été sous-estimée à Fessenheim
Selon la presse allemande, le réacteur numéro 1 Fessenheim aurait subi un incident grave en 2014 qui aurait été en partie sous-estimée par les autorités françaises. Le gouvernement allemand appelle donc à fermer le plus tôt possible la plus vieille centrale de France.
Dure semaine pour le nucléaire tricolore. Après que le canton suisse de Genève ait porté plainte contre la centrale du Bugey (Ain) pour mise en danger de la vie d’autrui et que l'Allemagne et le Luxembourg aient dénoncé l’état de sûreté de la centrale de Cattenom (Moselle), c’est l’Allemagne qui appelle à fermer la centrale frontalière de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus ancienne de France.
Selon des informations du journal allemand Süddeutsche Zeitung et de la chaîne de télévision WRD, la gravité d’un accident nucléaire aurait été sous-estimée le 9 avril 2014. A la suite de fuites d’eau et de la perte d’un équipement électrique majeur, le réacteur numéro 1 a dû être arrêté en utilisant du bore, une procédure rarissime, affirment les journalistes. Ils assurent même que le réacteur aurait été hors de contrôle pendant plusieurs minutes.
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Fermer au plus vite
Cette révélation a fait réagir le ministère de l’Environnement allemand qui depuis plusieurs années manifeste son inquiétude vis-à-vis de la centrale alsacienne. Une nouvelle fois, il demande à la France de fermer cet équipement jugé trop vieux et susceptible de présenter des risques importants.
La centrale de Fessenheim doit fermer en 2018 à la demande du ministère de l’Environnement français. Cela devrait correspondre à la mise en service de l’EPR de Flamanville dans la Manche. La mise à l’arrêt des deux réacteurs alsaciens est une promesse électorale de François Hollande qui l’avait programmée à l’origine pour la fin de l’année 2016.
Une question de prolongation
Cette défiance en série des voisins européens pour le nucléaire français intervient alors que Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, annonçait le 28 février dernier être favorable à la prolongation de 10 ans de la durée de vie du parc, sous réserve que l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) donne son accord. Cette disposition devrait être confirmée le 8 mars lors de la présentation du premier plan de programmation pluriannuelle de l’Energie (PPE) sur la période 2016-2019.
Contactée par l’Usine Nouvelle ce vendredi 4 mars, le service de presse d’EDF préparait une réaction officielle.
Ludovic Dupin
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