[L’aéro-post] Quand Bertrand Piccard exhorte l’aviation à la disruption
Le dérèglement climatique pourrait pousser le conservateur secteur aéronautique à effectuer des innovations de rupture. L'aéro-post, la chronique d'Olivier James, grand reporter aéro-spatial de L'Usine Nouvelle.
Bertrand Piccard confie cette anecdote avec son sourire coutumier, couronné de son regard azur, que lui a directement rapporté un haut dirigeant de l’aéronautique. « Quand vous avez lancé votre projet d’avion solaire Solar Impulse, mes ingénieurs sont venus me voir et m’ont dit : "ne l’aidez pas, il ne pourra jamais construire cet avion". Quand l’avion a été construit, ils m’ont dit : "ne l’aidez pas, l’avion ne volera jamais". Quand l’avion a volé, ils ont dit : "ne l’aidez pas, il va s’écraser". Et après votre tour du monde, les mêmes sont venus me dire qu’il fallait développer au plus vite des programmes d’avions électriques. »
De qui parle-t-il ? De Tom Enders, ex-patron du groupe Airbus. Quant au patron de Boeing, ce n’est guère plus brillant. Lorsque Bertrand Piccard lui a demandé un soutien, la réponse a fusé : « Bien sûr que non ! ». Des propos qui en disent long sur le conservatisme qui a régné au sein du secteur, garant sans aucun doute du niveau de sécurité atteint dans le transport aérien. Mais responsable, aussi, d’un certain immobilisme, selon le psychiatre et explorateur suisse qui s’est illustré avec son tour du monde en avion solaire entre 2015 et 2016.
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