L'Espagne est bien sortie de récession au troisième trimestre
MADRID (Reuters) - L'Espagne est bien sortie d'une récession de deux ans au troisième trimestre, a annoncé jeudi l'Institut national de la statistique (Ine), confirmant ainsi des données préliminaires publiées fin octobre.
Ce retour à une augmentation du produit intérieur brut (PIB) - de 0,1% sur la période juillet-septembre - est le résultat à la fois d'une hausse des exportations et d'un ralentissement de la baisse de la demande intérieure.
Sous le coup, en 2008, de l'effondrement du marché immobilier, dont le boom avait porté l'économie espagnole pendant dix ans et d'un chômage massif, les ménages n'ont cessé de réduire leurs achats depuis le début de 2010.
Cette consommation des ménages représente environ les deux tiers de l'économie espagnole, la quatrième de la zone euro.
Elle a encore eu un impact négatif de 2,5 points de pourcentage sur le PIB du troisième trimestre, soit le moins mauvais résultat depuis la mi-2011.
Le ministre de l'Economie délégué Fernando Jimenez Latorre a déclaré que le gouvernement anticipait une nouvelle hausse du PIB sur les trois derniers mois de l'année, ce qui est également le point de vue de la Banque d'Espagne.
En septembre, les ventes au détail avaient augmenté pour la première fois depuis trois ans, une évolution qui, il est vrai, s'expliquait notamment par le fait que le même mois de 2012 avait été marqué par une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
De fait, ces ventes sont reparties à la baisse en octobre. Mais leur repli, de 0,5%, était le moins marqué depuis juin 2010, ce qui suggère malgré tout que les consommateurs sont moins pessimistes.
Le fait que les ventes de voitures neuves ont bondi de 34,4% le mois dernier, à la faveur certes de subventions à l'achat, laisse également entendre que les Espagnols sont prêts à desserrer les cordons de la bourse.
Madrid prévoit à ce stade pour l'ensemble de 2014 une croissance de 0,7%.
Paul Day, Benoit Van Overstraeten pour le service français