L'enquête pointe les balises de détresse des Dreamliners
LONDRES (Reuters) - Les balises de détresse (ELT) des Dreamliners devraient être désactivées dans la mesure où elles ont été identifiées comme étant l'origine la plus probable d'un feu survenu récemment dans l'un de ces appareils qui était au sol, ont dit des enquêteurs britanniques jeudi.
Ces balises, fabriquées par le conglomérat américain Honeywell International, sont à l'arrière des 787 construits par Boeing et elles envoient un signal qui guide les secouristes dans le cas d'un accident. Elles sont alimentées par des batteries lithium-manganèse non rechargeables.
L'Air Accidents Investigation Branch (AAIB) britannique a également dit que les différentes autorités de l'aviation civile devaient pratiquer un examen de sécurité des balises de détresse (ELT) fonctionnant au lithium sur tous types d'avions.
La présence de cette balise n'est pas une obligation aux Etats-Unis mais "elle est exigée par certains régulateurs étrangers pour leurs compagnies et leur espace aériens", a dit Marc Birtel, porte-parole de Boeing.
L'AAIB supervise les investigations sur un feu qui s'est déclenché vendredi dernier dans un Boeing d'Ethiopian Airlines garé à l'aéroport londonien d'Heathrow.
Le rapport de l'AAIB, publié jeudi, dit que le feu s'est produit dans la partie haute du fuselage arrière du Dreamliner, où se trouve localisé l'ELT (Emergency locator transmitter).
Il ne se trouve aucun autre système dans cette partie de l'appareil qui, l'avion étant à l'arrêt, contienne de l'énergie stockée capable de causer un tel incendie, ajoute l'organisme britannique.
L'AAIB recommande par ailleurs que la direction américaine de l'aviation civile (Federal Aviation Administration) s'assure que le courant soit coupé dans tous les ELT fabriqués par Honeywell et se trouvant dans les Dreamliners. Selon une source proche de l'enquête, cela pourrait signifier qu'il faille démonter les batteries des ELT.
Boeing a de son côté approuvé les deux recommandations de l'AAIB, les qualifiant de "mesures de précaution raisonnables", et a réitéré sa confiance envers "l'intégrité d'ensemble" du Dreamliner.
Il a également dit que les balises de détresse pouvaient être simplement ôtées des avions en une heure à peu près.
Ni Honeywell, ni Ultralife, le fabricant américain des batteries présentes, selon une source industrielle, sur le Dreamliner où le feu s'est déclenché, n'étaient disponibles dans l'immédiat.
Un problème de surchauffe des batteries lithium-ion de deux Boeing 787 en janvier avait entraîné une immobilisation de la cinquantaine d'avions en service pendant quatre mois par les différentes autorités de régulation à travers le monde.
Rhys Jones et Brenda Goh, Wilfrid Exbrayat et Julien Dury pour le service français