L'enquête chinoise sur le vin français se poursuit
BRUXELLES (Reuters) - La Chine poursuit son enquête sur les exportations de vin français et espagnol en dépit de l'accord conclu avec l'Union européenne pour faire baisser les tensions commerciales, suscitant de l'inquiétude quant aux intentions de Pékin.
L'enquête chinoise a été ouverte en juillet. Pékin veut déterminer si l'Europe subventionne ses exportations de vin vers la Chine, créant de ce fait une distorsion de concurrence.
L'initiative a été interprétée comme une mesure de représailles à la décision qu'avait prise l'UE d'imposer des droits douaniers punitifs sur les panneaux solaires faits en Chine.
L'affaire des panneaux photovoltaïques - contentieux commercial le plus lourd qui ait opposé Bruxelles et Pékin - a été réglée par un accord qui a évité l'entrée en vigueur de ces taxes. Des responsables de l'UE disaient avoir reçu en retour l'assurance que l'enquête sur le vin serait aussi abandonnée.
Mais, a-t-on appris de sources diplomatiques et auprès de fonctionnaires européens, le gouvernement chinois a semé le doute en adressant le 28 novembre un questionnaire de 45 pages à la France, à l'Espagne et à la Commission européenne avec réponses attendues le 19 décembre au plus tard.
L'enquête sur le vin, avance-t-on, pourrait en fait servir d'outil de négociation dans un litige distinct portant cette fois sur les télécoms.
En mai dernier, la Commission a informé Pékin qu'elle était prête à ouvrir une enquête sur les pratiques commerciales de Huawei , le numéro deux mondial du secteur des équipements de télécommunications, et ZTE, cinquième entreprise mondiale du secteur.
D'autres indiquent au contraire qu'il ne s'agirait que d'une pure formalité de procédure, l'enquête devant légalement durer douze mois.
Reste à savoir alors pourquoi l'Italie, autre pays producteur de vin, n'était pas destinataire du questionnaire.
Hors Hong Kong, les exportations de vins européens vers la Chine ont représenté 257 millions de litres en 2012 - dont la moitié environ en provenance de France - pour une valeur totale proche du milliard de dollars (730 millions d'euros environ).
La Chine est le premier importateur mondial de vin de Bordeaux, et sa consommation a augmenté de 110% en 2011.
Francesco Guarascio, Henri-Pierre André pour le service français, édité par Gilles Trequesser