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JO 2012 : "L’objectif est que nos médaillés français soient au-dessus de tout soupçon !"

Pas de Jeux Olympiques… sans lutte anti-dopage. Un domaine dans lequel la France dispose de véritables compétences. L’Usine Nouvelle a recueilli le témoignage de Bruno Genevois, président  de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).

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JO 2012 :

Comment l’Agence est-elle impliquée dans le contrôle des athlètes des Jeux Olympiques ?
Conformément á des directives du Comité Olympique, notre département des contrôles a fait réaliser un contrôle urinaire sur tous les membres de la sélection française. L’objectif étant que s’il y a des médaillés français – ce que l’on espère ! – ils soient au-dessus de tout soupçon ! Les sportifs sélectionnés avaient également l'obligation d’être localisables pour permettre des contrôles inopinés. Ces derniers sont complémentaire des contrôles en cours de compétition, dans la mesure où les méthodes de dopage les plus sophistiquées reposent sur la prise de doses infimes de substances prohibées en amont des compétitions, ce qui rend la tricherie plus difficile à détecter.

Avez-vous été contacté par les responsables britanniques en charge du contrôle des Jeux Olympiques ?
Nous avons signé deux conventions avec eux. La première porte sur le concours que notre laboratoire de Chatenay-Malabry peut apporter par des analyses de contrôles, et spécifiquement de contrôle de l’EPO. La valeur scientifique de notre laboratoire est reconnue mondialement, car il a été le premier à trouver le test permettant de détecter l’EPO recombinante à usage externe. Nous nous sommes aussi équipés récemment de matériels de pointe qui ont fait progresser notre technologie, grâce à des modes d’analyses qui n’aboutissent plus à la destruction des composants.

Les Anglais ont aussi prévu l’hypothèse d’un sinistre dans le laboratoire de contrôle qu’ils ont créé spécifiquement pour les JO, avec le soutien financier du groupe pharmaceutique GSK. Ils ont donc passé des conventions avec des laboratoires de repli pour y transférer d’éventuelles analyses. Notre structure ne doit pas être la seule, car nous avons nos propres obligations avec le Tour de France.

Quels sont les rapports entre les agences de lutte contre le dopage et l’industrie pharmaceutique ?
Les Canadiens avaient fait appel à l’industrie pharmaceutique lors des JO de Vancouver. Ils ont incité les autres agences à faire de même pour ce type d’événement. D’après les standards du mouvement olympique, un pays ne peut se voir attribuer l’organisation d’une compétition internationale s’il n’est pas à même d’apporter des garanties de lutte contre le dopage. Des initiatives ont aussi été prises par l’Agence mondiale antidopage (AMA) pour se rapprocher des industriels et lutter contre le marché noir, qui représente 20 à 25 % du commerce des médicaments. Or le dopage repose sur l’usage détourné de médicaments ! Le 12 novembre, un colloque va être organisé en France par le ministère des Sports avec les industriels. Il est de leur intérêt d’éviter que le trafic de produits illicites ne soit rentable.

Et vous, comptez-vous travailler avec le privé ?
La responsable de notre laboratoire de Chatenay-Malabry voudrait que l’industrie mette à notre disposition de nouvelles molécules, que nous puissions analyser. Toute substance qui ne bénéficie pas d’une AMM est une substance interdite, mais encore faut-il qu’on la connaisse ! Les entreprises pourraient nous apporter des informations en amont, qui nous permettraient de devancer ce que peuvent faire des personnes peu scrupuleuses.

Qu’apporte la création du profil biologique du sportif, instaurée par la loi en mars dernier ?
Même si elle n’entrera en vigueur que le 1er juillet 2013, la loi du 12 mars dernier est importante. Elle vise prioritairement à établir un profil biologique sanguin. Il permettra de détecter le dopage en fonction de ses effets sur l’organisme du sportif, et non plus seulement à partir d’un échantillon unique. En comparant des paramètres pertinents sur un an (grâce à quatre prélèvements sanguins au moins), on pourra constater par exemple une évolution du taux d’hématocrite (la proportion de globules rouges dans le sang, ndlr), ce qui crée une forte présomption de prise d’EPO. Il s’agit de la voie de l’avenir. N’oublions pas que des protocoles très savants de dopage ont pu permettre de passer à travers les contrôles traditionnels en compétition, comme l’avait fait la sprinteuse Marion Jones.

Un savoir-faire anti-dopage en France

Créée en 2006 à partir d’autres services préexistants, l’Agence français de lutte contre le dopage est une autorité publique indépendante. A Chatenay-Malabry, elle dispose d’un des 35 laboratoires antidopage accrédités dans le monde. Son budget annuel de 9 millions d’euros (financé à 90% par une subvention de l’Etat) est conséquent, comparé à celui de 26 millions de dollars de l’Agence mondiale antidopage.

Série spéciale Jeux olympiques 2012
Tout comme il n'y aurait pas de JO sans athlètes, il ne pourrait y avoir de jeux olympiques sans l'implication et le savoir-faire des industriels, petits et grands. C'est pour cette raison que L'Usine Nouvelle s'intéresse de près, pendant toute la durée des Jeux de Londres, aux coulisses de l'olympisme. A ceux qui ont permis et qui permettent encore que les JO restent avant tout LE grand rendez-vous international du sport. Tous les jours, jusqu'au 12 août, découvrez les Jeux olympiques de Londres sous le prisme de l'industrie et de l'innovation.

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