JCDecaux expérimente l’abribus qui absorbe les particules fines
A la Madeleine (Nord), un drôle d’abribus avec un toit recouvert de mousse vient d'être installé à l’arrêt Mairie, à la demande d’ilévia, le réseau de transport de la métropole européenne de Lille, filiale de Keolis. Filtreo, c'est son nom, désigne une nouvelle génération d’abribus développé par JCDecaux. Sa particularité : le toit végétalisé absorbe une partie des particules fines, essentiellement émises par les moteurs diesel.
"Il y a trois ans, j’avais proposé ce projet à la direction de mon entreprise, se rappelle Timmy Floume, ingénieur innovation au sein du groupe JCDecaux à l’origine de Filtreo. Au début, il s’agissait d’une caisse en bois, d’une grille avec de la mousse et une ventilation. Ensuite, nous avons déposé des brevets." Une première expérimentation a été menée fin 2019 au siège de JCDecaux, mais c’est la première fois qu’un essai est mené pour une durée de six mois en conditions réelles sur un abribus existant datant d’une vingtaine d’année qui a été transformé.
Le toit en verre a été remplacé par le dispositif Filtreo. Un autre test aura lieu au printemps 2021 dans la métropole de Strasbourg. Ces expérimentations en ville permettront de valider les tests en laboratoire. L’objectif est de réduire de moitié les particules qui circulent sous l’abribus. "Nous utilisons un tapis de mousse végétale qui capte et absorbe les polluants avec son feuillage", explique le chef du projet. Le système de ventilation distribue l’air filtré vers les voyageurs et il se déclenche en fonction du niveau de pollution observé grâce à un système de pilotage intelligent.
"Les particules s’accumulent dans la mousse et elles sont ensuite évacuées par les eaux de pluie", précise Timmy Floume. Ce nouveau concept d’abribus réduit l’exposition des voyageurs aux particules qui sont souvent les plus présentes sur le trottoir, mais seulement une dizaine de personnes peuvent stationner sous le toit végétalisé. Les usagers des transports publics pourront attendre de longues minutes leur bus sans suffoquer.