Japon : les industriels mis à contribution pour le coût de la reconstruction
Une deuxième rallonge budgétaire de 18 milliards d'euros, en attendant la troisième. C’est ce qu’a approuvé le Parlement japonais ce lundi 25 juillet. Cette rallonge sera consacrée à la reconstruction post-séisme et au traitement de l'accident nucléaire de Fukushima.
Le gouvernement promet d'utiliser en priorité des fonds excédentaires de l'année dernière afin d'éviter d'avoir à émettre de nouvelles obligations. Le japon est déjà lesté d'une dette publique représentant environ deux fois son produit intérieur brut (PIB).
L'adoption de cette deuxième enveloppe budgétaire additionnelle était une des conditions posées par le Premier ministre, Naoto Kan, avant de quitter ses fonctions. Il peut désormais se retirer en ayant "le sentiment du devoir accompli", comme il l'a indiqué il y a plusieurs semaines.
Il veut néanmoins faire approuver encore au moins deux textes avant de laisser son poste, l'un portant sur l'émission de bons du Trésor pour couvrir le déficit budgétaire (40% du budget annuel initial), l'autre visant à favoriser le développement des énergies renouvelables.
Opérateur téléphonique et fabricant de cigarettes mis à contribution
Afin de financer ces rallonges budgétaires sans s’endetter, Tokyo doit céder des actifs. Ainsi, le gouvernement japonais envisage de vendre des actions de l'opérateur téléphonique NTT et du fabricant de cigarettes Japan Tobacco pour financer la reconstruction du pays après la catastrophe du 11 mars. C’est ce qu’indique un responsable du ministère des Finances cité par les médias : le vice-ministre des Finances, Fumihiko Igarashi.
S’il n'a pas précisé combien de titres le gouvernement pourrait céder, le ministère japonais des Finances détient encore quelque 50% de Japan Tobacco et environ 36% de NTT.
A Fukushima, le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) s'est rendu sur place ce lundi 25 juillet pour une visite de la centrale nucléaire accidentée. Objectif : évaluer les travaux en cours. Yukiya Amano doit par ailleurs rencontrer au cours de la semaine des responsables politiques japonais, pour discuter de la sûreté nucléaire.
Dans un rapport rendu public en juin, l'AIEA a critiqué la réaction du japon après l'accident de Fukushima, pour n'avoir notamment pas mis en oeuvre la convention d'assistance prévue par l'agence en cas d'accident nucléaire. Cette convention régit la coopération entre Etats et avec l'AIEA pour organiser l'aide, la sécurité et la communication le cas échéant. Lors d'une version préliminaire du rapport, l'agence avait souligné que les risques de tsunami avaient été sous-estimés, mais avait salué la réaction "exemplaire" du japon face à la catastrophe.
L'opérateur de la centrale accidentée, Tokyo Electric Power (Tepco), espère parvenir à refroidir les réacteurs et maintenir la température du combustible sous les 100 degrés Celsius d'ici à janvier.
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