Avec SCA, ISB renforce son leadership sur le marché français du bois
Innovation et solutions bois (ISB), basé à Pacé (Ille-et-Vilaine), renforce sa position de leader français sur le trading et la transformation grâce à l’apport des activités françaises du groupe suédois SCA. Ce dernier devient actionnaire du nouvel ensemble.
La belle histoire se poursuit pour Innovation et solutions bois (ISB). Quatre ans après sa reprise par son management au groupe anglais Wolseley, l’ex-Pinault Bois Matériaux, leader français du trading de bois et panneaux de produits de structure et transformateur (470 salariés, 230 millions d’euros de chiffre d’affaires), a finalisé la signature d’un traité d’apport partiel d’actifs avec son concurrent SCA Wood France. "La conviction de SCA Wood AB est que les compétences et la largeur de gamme d’ISB, tout comme sa taille, sont peut-être plus pertinentes que l’actionnaire final", avance le président d’ISB, Pierre Gautron, actionnaire à hauteur de 36,75% du nouvel ensemble.
Le groupe suédois, premier propriétaire privé forestier d’Europe (entièrement en Suède), qui s’est recentré sur ses activités bois en 2017 suite à la séparation de ses activités d’hygiène (Essity), devient actionnaire à 38,5% du groupe ISB remodelé. Ses activités (80 salariés, 40 millions d’euros de chiffre d’affaires) et son site de Rochefort (Charente-Maritime) sont fondues dans une nouvelle société, ISB Rochefort, détenues à 100% par la même holding qui contrôle ISB. Le management actuel du groupe ISB, son président excepté, contrôle 24,75% du nouvel ensemble.
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Les deux entreprises, dont le rapprochement a été entériné en moins d’un mois par l’Autorité de la concurrence, entendent renforcer leur poids : ISB revendique 14% de parts de marché en France sur les panneaux, un segment inexploré par SCA Wood France ; 16% de parts de marché sur les bois de structure et de menuiserie (contre 3% pour SCA Wood France) ; 13% sur le marché des bardages, terrasses et décoration intérieure (contre 4% pour SCA Wood France) et 4% sur le marché des rabotés industriels (2% pour SCA Wood France).
La logistique au cœur du rapprochement
En apportant sa filiale française à ISB, le groupe suédois SCA résout les difficultés logistiques consécutives à l’incendie, en juillet 2018, du site de Bonneuil-Matours, dans la Vienne. La moitié des volumes produits par l’entreprise doivent être sous-traités. Les cinq usines d’ISB étant volontairement sur-capacitaires afin de supporter d’éventuels projets de développement, elles fabriqueront 30 000 m3 de matériaux supplémentaires, avec une quinzaine d’emplois à la clef. SCA bénéficiera aussi d’un accès aux six plateformes logistiques françaises du groupe ISB. 45 000 m3 de bois seront, de plus, achetés au minimum chaque année à SCA par ISB. L’entreprise française compte faciliter ses achats en Suède.
ISB met pour sa part la main sur le port de Rochefort, où SCA Wood France est propriétaire de 20 000 m² de bâtiments et 40 000 m² de terre-pleins acquis entre 2016 et 2018. Une situation atypique, les entreprises étant habituellement occupantes temporaires d’installations portuaires. "Rochefort est le port le plus efficace en France dans le domaine du bois. Un bateau de 7000 m3 est déchargé en une journée et demi à Rochefort, contre deux à trois jours pour un bateau de 4000 m3 sur les autres ports", s’enthousiasme Pierre Gautron. A l’inverse, le groupe suédois aura accès aux infrastructures de Nantes (Loire-Atlantique), de Honfleur (Calvados), de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et de Bordeaux (Gironde).
Des synergies attendues rapidement
Parmi les synergies attendues figure également le renforcement des positions du groupe ISB en Espagne et au Portugal. L’entreprise française y est présente sur les cibles de l’industrie et des négoces, et l’entreprise suédoise sur les petites, moyennes et grandes surfaces de bricolage. Un coup de collier est également attendu dans le domaine de la décoration intérieure, qu’ISB a commencé a explorer en 2018 avec un service de personnalisation de lambris. Un marché, aussi constitué des lames décoratives et des tasseaux, que SCA a déjà défriché en France auprès des consommateurs grand public.
ISB se donne un an pour finaliser l’intégration des activités de son ex-concurrent. La question du devenir du nom SCA reste en suspens – en quatre ans, ISB a rationalisé son portefeuille de quatorze à quatre marques.
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