Ircam Amplify met en avant les liens entre le son et la santé lors de son forum « Sound Tech for Good »
« Sound Tech for Good », la deuxième édition de son forum sur les pouvoirs du son dans l'industrie organisée par Ircam Amplify s'est tenue le 20 janvier. La filiale de l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique a mis en avant l'importance des liens entre le son et la santé.
Sous-estimons-nous l’importance du son dans la santé ? C’est un grand « oui » qui s'est fait entendre du côté de l’Ircam Amplify, lors de « Sound Tech for Good » le 20 janvier. Filiale de l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam), Ircam Amplify a dressé pour la deuxième édition de son forum sur les pouvoirs du son dans l’industrie un tour d’horizon des défis de l’audio de demain. Et a pointé des liens entre son et santé qui vont bien plus loin que la seule prise en charge des autres problèmes d’audition.
Le son compressé pose problème
S’il n’est plus à prouver qu’écouter des sons à de trop forts décibels peut dégrader l’ouïe, ce n’est apparemment pas le seul danger auquel celle-ci fait face. Des chercheurs de l'Inserm et de la faculté de médecine de Clermont-Ferrand ont exposé 90 cochons d’Inde – dont le système auditif est très proche de celui de l’humain – à des sons numériques compressés. L’objectif était d’observer l’impact de ces sons que l’on retrouve maintenant partout, de la radio à la visioconférence en passant par la musique en streaming.
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« L’expérience a duré deux ans, pendant lesquels nous avons fait écouter des musiques extrêmement compressées sur des périodes de quatre à cinq heures, décrit Christian Hugonnet, ingénieur acousticien et président de la Semaine du son de l’Unesco. On s’est aperçu qu’il y avait des problèmes de fatigue sur les petites ciliées qui se trouvent dans l’oreille interne, qui n’arrivaient plus à se régénérer. » La faute serait due à l’absence de silence dans la musique compressé qui oblige le cerveau traitant l’information à se surmener. Bien que ces résultats – non publiés pour l’heure – doivent encore être étendus à l’humain, un label certifiant la haute qualité de la musique est à l’étude entre Ircam Amplify et Universal Music France.
La thérapie par le son
Mais le son ne fait pas que blesser, il peut aussi guérir. Du nom de la déité que les femmes de l’antiquité romaine invoquaient pour faire disparaître la douleur lors des accouchements, la start-up Lucine Therapeutics en fait autant son patronyme que sa mission. La jeune pousse bordelaise, lancée en 2017, développe en effet une thérapie numérique (en anglais « Digital Therapeutics » ou DTx) qui soulagerait les douleurs chroniques – et en premier lieu celles causées par l’endométriose qui touche environ 10 % des femmes.
« Les médicaments numériques fonctionnent grâce à l’utilisation de fréquences sonores, accompagnées de stimuli visuels, qui vont avoir la capacité d’appuyer sur un bouton dans le cerveau, pour nous permettre d’actionner un effet antidouleur », explique Maryne Cotty-Eslous, fondatrice et PDG de Lucine. Leur développement est tout aussi long que celle d’un médicament classique, et la thérapie numérique pour l’endométriose de Lucine en est déjà à huit ans de R&D. L’entreprise projette une utilisation en hôpital cette année, en séance de vingt minutes avec un casque de réalité virtuelle et espère que cela puisse être prescrit en traitement individuel en 2023.
Les DTx ne sont pas les seules thérapies sonores à l’étude, des projets pour équiper de matériel audio les chambres de patient – notamment ceux dans le coma – sont en cours. « Les choses vont bouger vite, assure Christian Hugonnet. Si le XX° siècle était celui de l’image, le XXI° siècle sera sans aucun doute celui du son. »
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