Investissements (européens) d’avenir
Quand le jeune couple Merkel-Hollande aura fini de se crêper le chignon, il faudra bien trouver des idées pour la croissance. L’idée de lancer de grands projets créateurs d’emplois va faire son chemin.
Et voici que le jeune couple Merkel-Hollande se crêpe déjà le chignon. Objet du différend : la croissance. Ce joli mot sert parfois de cache-sexe. En 1970, le SMIG, salaire minimum garanti, fut rebaptisé SMIC, salaire de croissance... En 1997, les gouvernements d’Europe adoptaient à Amsterdam le "pacte de stabilité et de croissance", qui en réalité voulait juste interdire les déficits excessifs. En ce printemps 2012, ce n’est pas seulement un mot que le nouveau Président français veut ajouter à l’accord budgétaire européen, c’est une stratégie. Une stratégie qui inquiète l’Allemagne. La chancelière voit déjà son partenaire socialiste réclamer des dépenses nouvelles, alors que l’heure est pour elle au serrage de ceinture.
Relisons François Hollande dans le texte. Dans le 11e de ses "60 engagements", le candidat annonçait clairement qu’il allait "renégocier" le traité européen issu de l’accord du 9 décembre 2011, "en privilégiant la croissance et l’emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne dans cette direction". Il propose ensuite de créer des euro-obligations et d’élaborer, 50 ans après le Traité de l’Elysée signé par le chancelier Adenauer et le général de Gaulle, "un nouveau traité franco-allemand".
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Le principe d’une renégociation est impensable pour Angela Merkel, comme pour tous ceux qui ont obtenu l’accord à l’arraché. Mais le reste peut se discuter ! Le président du conseil européen Herman Van Rompuy, le patron de la BCE Mario Draghiet même les agences de notation sont favorables à une politique coordonnée pour faire redémarrer l’économie de la zone euro, désespérément atone. Pour obtenir des effets à court terme, il n’y a pas 36 solutions : il faut lancer de grands projets. Comme le rappelle cette semaine Henri Weber, député européen et socialiste français, les programmes de grands travaux proposés par la Commission de Bruxelles (efficacité énergétique, numérique à large bande, infrastructures de transports) nécessiteraient 1500 milliards d’euros d’investissement d’ici à 2020. Il suggère d’y ajouter des efforts massifs en recherche dans les nano, les biotechs, l’espace, les matériaux, etc. Pour les grands projets, il faut en effet de gros moyens. Mais s’ils débouchent sur la création de centaines de milliers d’emplois, il ne s’agit plus de dépenses. Il s’agirait d’investissements. Des "investissements d’avenir", pour reprendre la formule française, mais à l’échelle du continent. Quand la brouille sera dissipée, l’idée fera son chemin.
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